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La Seyne-sur-Mer: le groupe industriel CNIM placé en sauvegarde judiciaire avant cession de ses activités

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - AFP

Le groupe Constructions navales et industrielles de Méditerranée basé à la Seyne-sur-Mer emploie environ 2700 salariés.

Le groupe industriel CNIM (Constructions navales et industrielles de Méditerranée), basé à la Seyne-sur-Mer (Var) et qui emploie quelque 2700 salariés, a été placé en procédure de sauvegarde judiciaire et va être vendu par activité, a-t-on appris auprès du ministère de l'Economie lundi.

"Un processus de cession est enclenché sur l'ensemble des activités du groupe. L'Etat, ayant pris acte de l'échec de la stratégie menée, à la suite d'erreurs managériales, ne s'entête pas et prend ses responsabilités pour que les activités soient pérennisées", a indiqué une source à Bercy lundi soir, après avoir confirmé la "mise en sauvegarde judiciaire du groupe" par le tribunal de commerce de Paris.

Le tribunal a nommé Me Abitbol comme administrateur judiciaire, associé à Me Thevenot, a-t-on précisé de même source.

Nouveaux actionnaires

Le groupe CNIM, qui est détenu majoritairement par la famille Dmitrieff, développe et réalise des ensembles industriels clés en main à fort contenu technologique dans les domaines de l'environnement, de l'énergie, de la défense et de l'industrie.

Ses ennuis durent depuis au moins début 2020, et le groupe a reçu à plusieurs reprises des aides de l'Etat, dont "40 millions d'euros au printemps 2021 et 85 millions d'euros à l'automne" suite à la crise du Covid, a indiqué Bercy.

"L'Etat et les banques ont tout fait pour essayer de préserver CNIM au sein d'un groupe intégré. L'espoir du plan initial était de redonner confiance aux clients, mais les contrats prennent du retard et les plans ne fonctionnent pas", a ajouté la même source.

A terme, l'ensemble des activités auront de nouveaux actionnaires.

Confiance "entamée" entre l'Etat et le groupe

Selon Bercy, cinq marques d'intérêt ont été enregistrées pour une reprise d'une partie des activités de la filiale EPC spécialisée dans l'environnement (centres de traitement et de valorisation des déchets) qui emploie 350 personnes à la Seyne-sur-Mer.

Côté défense, le groupe a déjà un accord pour la cession de sa pépite technologique Bertin, "à un bon prix" selon Bercy, qui n'a pas donné le montant, et "attend d'ici le 9 février" le dépôt d'offres pour la filiale CSI, spécialisée dans le développement d'installations de maintenance pour systèmes et instruments de pointe pour la défense et le spatial. Cette filiale, considérée comme stratégique par l'Etat, construit notamment des portions de sous-marins.

"L'origine des difficultés du groupe vient clairement d'erreurs actionnariales", a déclaré Bercy à l'AFP par téléphone. Depuis 2020, CNIM a souffert "de coûts sous-évalués et de retards abyssaux sur ses chantiers", et "la confiance est très entamée entre l'Etat et le groupe", a ajouté le ministère.

M.L. avec AFP