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"Il aurait pu y avoir un mort": un homme grièvement attaqué par deux chiens à Draguignan

Un rottweiller à Ankara, en Turquie, le 25 août 2019 (PHOTO D'ILLUSTRATION).

Un rottweiller à Ankara, en Turquie, le 25 août 2019 (PHOTO D'ILLUSTRATION). - Adem ALTAN / AFP

Alors qu'il faisait son jogging hebdomadaire, François Giannesini, officier de réserve de 55 ans, a été attaqué par deux Rottweillers sur l'avenue de la Vaugine.

"Un revenant". C'est en ces termes que le chirurgien qui a opéré François Giannesini parle de son patient. Mercredi dernier, alors qu'il fait son jogging hebdomadaire sur l'avenue de la Vaugine, à Draguignan, l'officier de réserve de 55 ans a été grièvement attaqué par deux Rottweilers, au point de frôler la mort.

Dans les colonnes du Var-Matin, François Giannesini a accepté de revenir depuis son lit d'hôpital sur cette après-midi, qui aurait pu lui coûter la vie. Les deux animaux, qui pèsent 45 kilos chacun, "étaient sans laisse". "Je ne voyais pas le propriétaire", se souvient-il. L'homme relate essayer de ne "pas montrer (sa) peur" et se "demande si les chiens vont (lui) sauter dessus ou pas". Il essaye de repousser les deux molosses, qui ont alors "attaqué sans réfléchir".

"Je jouais ma vie"

"J’ai été traîné au sol sur plusieurs mètres par les deux chiens, pourtant je pèse 90 kilos. J’ai tout de même eu la lucidité de protéger mon cou et mon visage en sacrifiant mes avants bras. Sinon j’étais mort", relate-t-il.

L'officier de réserve reste au sol de longues secondes. "Je jouais ma vie, je ne réfléchissais plus (...) j’ai vécu l’horreur", confie-t-il. Près de là, un homme, alerté par les hurlements, assiste à la scène depuis son jardin et témoigne de la brutalité de l'attaque, décrivant les animaux "comme des fauves".

Le maître des Rottweilers est alors arrivé, et a prodigué les gestes de premiers secours, en surélevant notamment les jambes du quinquagénaire "pour limiter l’hémorragie".

Transporté à l'hôpital, François Giannesini n'est pas au bout de ses peines. Il affirme avoir "perdu plus de deux litres de sang" et avoir "eu plusieurs centaines de points de suture". "Pour me mettre les pansements, il faut me mettre sous anesthésie générale", décrit-il. La guérison s'annonce longue: le quinquagénaire doit encore recevoir plusieurs greffes de peau.

"Pas normal que des chiens aussi dangereux puissent se retrouver dans l’espace public"

Aujourd'hui, François Giannesini réclame un meilleur encadrement des chiens dangereux sur l'espace public.

L'avenue de la Vaugine "a été réaménagée pour les mobilités douces. Le chemin est très emprunté, il y a des cyclistes, des joggeurs, des promeneurs de tous âges. Ce n’est pas normal que des chiens aussi dangereux puissent se retrouver dans l’espace public, il faut que les pouvoirs publics agissent, que la population agisse, ce n’est pas possible. Dans cette situation, il aurait pu y avoir un mort", fustige-t-il.

Le propriétaire des chiens risque jusqu'à 3 ans de prison

Selon nos confrères, une enquête a été ouverte par le commissariat de Draguignan. Le propriétaire des chiens a été auditionné et est poursuivi pour "blessures involontaires". Il risque jusqu'à trois ans de prison et 15.000 euros d'amende si l'incapacité totale de travail est supérieure à trois mois. François Giannesini, lui, doit être entendu ce mercredi.

Les deux molosses sont pour le moment retournés au domicile de leur maître, mais une procédure pour "chien mordeur" a été ouverte par le tribunal judiciaire de la ville. Selon Cédric Fèvre, commissaire divisionnaire cité par nos confrères, "une évaluation comportementale" sera réalisée sur les animaux, et "si les chiens sont jugés effectivement dangereux, ils seront euthanasiés sur décision du parquet ou du jugement final".

F.R.