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"C'est irresponsable": le rappel à l'ordre des autorités après les fausses alertes dans le Var

Cinq fausses alertes attentat et à la bombe ont été données dans le département du Var depuis plus d'une semaine. Un homme, âgé de 16 ans, a été interpellé ce vendredi 27 octobre.

Le Var est victime depuis une semaine de nombreuses fausses alertes attentat et à la bombe. Le département en compte cinq depuis le jeudi 19 octobre, majoritairement dans les établissements scolaires et administratifs de la commune d'Hyères. Ces alertes ont été traitées en priorité par les forces de l'ordre.

"Quand on a ce genre d'alerte, elle est traitée de manière prioritaire", assure Jérôme Martin, directeur départemental de la sécurité publique du Var, au micro de BFM Toulon Var.

Il poursuit en indiquant que "beaucoup de moyens" sont engagés afin que les levées de doute soient réalisées "très rapidement".

Mais le directeur départemental de la sécurité publique du Var met en garde: "On joue avec un sujet avec lequel on ne devrait pas jouer, parce qu'il y a eu beaucoup d'attentats en France. Il y a eu des exactions très graves qui ont été commises après des alertes. Donc, s'amuser à faire des fausses alertes, c'est irresponsable."

Deux ans d'emprisonnement, 30.000 euros d'amende

Concernant le volet des interpellations des auteurs de ces alertes, deux personnes ont été interpellées. Un Hyérois de 16 ans, connu des services de police pour hacking, a été interpellé et remis en liberté. Un autre jeune homme de 16 ans, soupçonné d'être à l'origine de la quasi-totalité des alertes à la bombe et attentat dans le Var, a été interpellé ce vendredi 27 octobre et placé en garde à vue dans les locaux du commissariat de Hyères.

"Compte tenu de la période" actuelle, le parquet de Toulon applique "une réponse pénale de fermeté". "Je voudrais rappeler à tout le monde que les peines encourues pour ce type de faits, c'est deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende", stipule Samuel Finielz, procureur de la République de Toulon.

Le procureur de la République de Toulon ajoute que "le parquet de Toulon n'aura absolument aucun remord à faire déférer ces personnes et à demander leur condamnation par le tribunal correctionnel".

Une remontée au ministère de l'Intérieur

Samuel Finielz explique par la suite que la situation pour les mineurs est différente de celle des majeurs interpellés.

"On a la possibilité de les faire déférer", déclare-t-il. Il poursuit: "Et avant toute condamnation, il y a une période de mise à l'épreuve éducative qui s'ouvre, qui est ordonnée par le juge des enfants, confiée à des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse, qui va être l'occasion pour ces éducateurs et pour la justice pénale des mineurs de pouvoir investiger sur les conditions d'éducation, sur la vie en famille de ces mineurs".

L'objectif de cette période de mise à l'épreuve, selon Samuel Finielz, est de travailler sur les conditions qui permettent "d'éviter la récidive et de les faire retrouver le chemin pacifié de l'école".

Depuis l'attaque au couteau dans un lycée d'Arras qui a causé la mort d'un enseignant, les alertes attentats et à la bombe font l'objet d'une remontée au ministère de l'Intérieur. Elles sont regroupées dans une cellule ministérielle.

Laury Holste et Solenne Bertrand