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Affaire Camille Chauvet: sortie de prison, Priscilla Majani assure être "fière" d'avoir fui avec sa fille

Elle avait été condamnée à cinq ans de prison ferme en septembre 2022 pour avoir enlevé sa fille onze ans plus tôt. Elle affirme toujours que le père de sa fille faisait subir des viols et des agressions sexuelles à cette dernière.

Après un peu plus d'une année d'incarcération aux Baumettes, à Marseille, Priscilla Majani est sortie de cellule ce mercredi 20 décembre. Elle avait été condamnée à cinq ans de prison ferme en septembre 2022 pour avoir enlevé sa fille, Camille Chauvet, et s'être enfui avec elle en 2011.

Partie de Carqueiranne sans laisser de traces et retrouvée lors d'un simple contrôle routier en Suisse en 2011, elle affirmait que le père de sa fille faisait subir des viols et des agressions sexuelles à cette dernière.

Interrogée par BFM Toulon Var ce mercredi matin, elle maintient sa version des faits. "Je viens de faire un an et dix mois de prison ferme pour ne pas avoir remis Camille, cinq ans, dans les mains de celui qu'elle désignait comme son violeur", a affirmé Priscilla Majani.

"J’ai dit non à la laisser subir l'horreur des viols répétés qu'elle disait subir", a-t-elle déclaré. "J'ai dit non à la laisser grandir dans ce contexte incestueux et criminel qu'elle dénonçait, parce qu'elle n'avait pas été entendue, ni crue. Il n'y a eu aucune enquête sérieuse, il n'y a eu aucune mesure de protection, malgré mes multiples demandes."

"Je vais continuer à me battre"

Assurant qu'elle est "fière d'être partie" et que sa fuite avec sa fille est "la plus belle chose" qu'elle ait faite dans sa vie, Priscilla Majani ne regrette rien. "Je vais continuer à me battre, j'ai fait ce que j'avais à faire", avance-t-elle.

Elle a tenu à remercier les personnes qui l'ont "aidée" pendant sa fuite. "Ceux qui nous ont donné un toit, un travail, des vêtements, de la nourriture. Merci à tous d'avoir été à nos côtés."

La mère de Camille Chauvet s'en est ensuite prise à la justice française: "Il y a des milliers de mamans qui sont contraintes à remettre leur enfant dans les mains de celui qu'ils désignent comme leur violeur par des décisions judiciaires", a-t-elle martelé.

"Je rêve d'un pays où on respecte le droit des enfants à ne pas être abusé sexuellement. Je rêve d'un pays où on respecte la parole de l'enfant quand il dit qu'il est abusé, où on lui dit 'Je te crois'. Je rêve d'un pays où on respecte le droit des enfants à être protégés quand ils dénoncent des viols", a énuméré Priscilla Majani pour conclure.

Mathias Fleury