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De sa chambre au plaisir de faire ce qu'il aime: Mastu, le YouTubeur qui a su "aller chercher sa chance"

Théo Becker s'est fait un nom sur YouTube. Ou plutôt un pseudo: Mastu. A 23 ans, il est le vidéaste qui monte, avec son air jovial, sa créativité et son plaisir simple de faire ce qu'il aime.

Le sourire toujours aux lèvres et un air de grand ado profitant pleinement de la vie. En ce jour de décembre, dans les locaux de YouTube, Mastu vient nous parler de sa chaîne, de son nombre d’abonnés grandissant qui atteint les cinq millions et de sa joie de faire des vidéos.

Désormais aussi connu que Squeezie ou Michou, il est l’une des stars montantes de la plateforme grâce à ses vidéos comme Interrogatoire sous détecteur de mensonges, 7e vidéo la plus vue de l’année sur YouTube. C’est compliqué de se présenter, je n’y ai jamais réfléchi, explique à Tech&Co un timide jeune homme pourtant si à l’aise face à la caméra habituellement. Je fais des vidéos de divertissement. Ça peut être des clips musicaux, des vidéos en voiture ou dans mon studio, plus produites. Mais c’est toujours axé sur l’humour et sur ce qui me plaît".

À 23 ans, Théo de son vrai prénom ressemble à tous les jeunes de son âge, en survêtement, baskets et sweat-shirt. Mais c’est en regardant l’effet que ce grand gabarit (1,86m) provoque sur les jeunes regards qui le croisent que l’on peut juger de sa notoriété.

Des débuts sur des jeux vidéo indépendants

Comme bon nombre de ses comparses, c’est dans sa chambre qu’il a commencé en faisant des vidéos sur ses jeux vidéo préférés, "des petits jeux indépendants comme Yandere Simulator, Hearthstone ou encore Pokémon", se rappelle-t-il. L’enfant de Saint-Dizier choisit ensuite d’arrêter ses études en science de la vie et de la Terre pour se consacrer pleinement à sa nouvelle activité.

"C’était la première fois que j’étais confronté à un échec scolaire en quelque sorte et je ne me sentais pas bien dans le fait d’arrêter", confie Mastu. Il découvre alors le montage vidéo et se met à fond dedans: "J’ai trop aimé et j’ai commencé à faire de petites vidéos jusqu’à ce que je me demande si je pourrais en vivre en m’y mettant à 100 %".

Il se jette alors dans la vie sur YouTube "sans aucun regret".

Conscient de la chance qu’il a que sa carrière décolle bien, il reste lucide sur un secteur de plus en plus saturé d’influenceurs et créateurs de contenus en tous genres. "C’est vrai que c’est de plus en plus dur d’émerger", reconnaît Mastu. "Mais si l’envie est là de faire des vidéos, il faut y aller maintenant et s’y mettre à fond, s’améliorer et essayer de faire toujours mieux qu’avant. Ça finit par payer."

Mastu, YouTubeur aux plus de 5 millions d'abonnés
Mastu, YouTubeur aux plus de 5 millions d'abonnés © Capture d'écran YouTube

De Michou à Tom Holland

Son conseil aux apprentis vidéastes? Ne pas oublier d’utiliser les autres formats proposés par YouTube comme les shorts, des vidéos plus courtes qui sont aussi une manière de commencer "plus cool pour toucher un nouveau public et émerger". Mais aussi ne pas hésiter à faire des collaborations avec d’autres YouTubeurs.

"C’est quand même plus sympa de faire des collab' avec des gens qu’on apprécie et c’est plus sympa à regarder quand on voit deux potes qui rigolent plutôt que quelqu’un qui parle seulement à ses caméras", admet Mastu dans un sourire. "Ce n’est pas indispensable." Cela lui a pourtant souri et permis de se faire connaître en partageant l’écran avec Inoxtag, Michou ou encore d’interviewer Tom Holland pour la sortie d’Uncharted. "Il faut aller chercher la chance", s’amuse le jeune homme qui n’avait également pas caché dans une vidéo avoir traversé une période de dépression et avoir eu besoin d’aide pour chasser ses idées noires.

Sa chance, c’est sans aucun doute son allure décontractée et son visage jovial. Il n’a pas l’air trop assuré de certains ni trop décontracté d’autres. Mais il reconnaît avoir dû apprendre à être lui-même. "Quand j’ai commencé, j’étais tout seul face à la caméra. C’est un peu bizarre, il faut avouer. Alors je souriais bêtement", rigole-t-il. "Je me suis beaucoup inspiré de ce que faisaient Squeezie, Hugo Délire, Amixem ou Terracid à mes débuts. Je les regardais à l’époque et je me disais: c’est incroyable, je voudrais trop discuter avec eux. Et j’y arrive aujourd’hui."

"On peut faire de grandes choses avec Internet"

S’il a quitté Saint-Dizier pour Angers et qu’il est désormais reconnu dans la rue, Mastu ne pense pas avoir tant changé que cela par rapport à l’ado qu’il était: "J’aime bien regarder mes premières vidéos avec nostalgie. Ça me rappelle d’où je viens, j’y vois des amis que j’ai un peu perdus de vue depuis", déclare le créateur qui avoue ne pas toujours réaliser ce qui lui arrive. Mais "ça fait plaisir", glisse-t-il dans un sourire, même s’il admet que, certaines fois, il tombe aussi sur des fans qui oublient un peu le respect de la vie privée. "Dans 98% des cas, ça se passe bien et c’est top," clame-t-il néanmoins. "Je le vis très bien."

Maintenant qu’il fait partie des YouTubeurs qui comptent, il se sait attendu à chaque vidéo, mais aussi sur les nouveaux grands rendez-vous en streaming comme le Z Event de Zerator ou le récent GP Explorer de Squeezie. "Ce sont des événements incroyables, mais j’ai souvent une question de légitimité," déclare-t-il humblement. "Je trouve ça super cool, mais je ne me sens pas légitime à le faire par rapport aux autres."

On lui avait pourtant proposé de participer, mais il a préféré décliner l’invitation. "Je ne suis pas non plus un grand fan de voiture et je me suis dit qu’il y avait sans doute des YouTubeurs et streamers bien plus à même d’apprécier et de participer", explique Mastu qui se dit cependant époustouflé par le record d’alorset la porté de l’événement. "C’est la preuve que l’on peut faire de grandes choses avec Internet", s’enthousiasme-t-il, content d’apporter un peu de "sa motivation et de son envie" à ceux qui regardent.

Par Melinda Davan-Soulas