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YouTube a supprimé 70.000 vidéos et 9.000 chaînes liées à la désinformation sur la guerre en Ukraine

Des habitants passent près d'un tank russe détruit dans le village de Zalissya (Ukraine), au nord-est de Kiev, le 19 avril 2022

Des habitants passent près d'un tank russe détruit dans le village de Zalissya (Ukraine), au nord-est de Kiev, le 19 avril 2022 - Genya SAVILOV © 2019 AFP

La plateforme de partage de vidéos, très populaire en Russie, a annoncé avoir fait du nettoyage dans les contenus qui ne respectaient pas ses conditions d'utilisations.

La plateforme de diffusion de vidéos YouTube a annoncé une action "sans précédent" dans la lutte contre la désinformation. Dans le cadre de la guerre en Ukraine, la plateforme a supprimé plus de 70.000 vidéos et désactivé au moins 9.000 chaînes, toutes liées à des contenus mensongers sur le conflit, selon des informations communiquées par l'entreprise au quotidien britannique The Guardian.

"Nous avons une politique stricte pour les événements violents, qui s'applique également à la négation de ces derniers, allant de l'Holocauste à la tuerie de Sandy Hook (une fusillade dans une école primaire aux États-Unis, ndlr). Et évidemment, ce qui se passe en Ukraine est un événement violent. Nous avons donc utilisé cette politique pour lancer des actions sans précédent", explique Neal Mohan, responsable des produits de la plateforme, auprès du quotidien.

"Mission de libération"

Sans les lister précisement, le responsable a déclaré que la majorité des vidéos supprimées faisaient référence à l'invasion de l'Ukraine comme une "mission de libération" du pays. Cette narration prend son origine dans les discours du président russe Vladimir Poutine depuis le début du conflit.

YouTube avait déjà supprimé des chaînes pro-Kremlin dans les premières semaines qui ont suivi l'invasion; une décision qui a valu à la plateforme des menaces de suspension dans le pays. Google, maison-mère du site de vidéo, a également écopé d'une faible amende d'environ 126.000 euros pour "contenus interdits".

Le ministre du développement numérique russe, Maksut Shadaev, a toutefois indiqué la semaine dernière que le gouvernement n'avait pas l'intention de contraindre YouTube à cesser ses activités sur le territoire, faisant valoir l'importance de "s'assurer que les utilisateurs n'en souffriraient pas".

90 millions d'utilisateurs

En effet, la plateforme est l'une des rares entreprises de tech américaines opérant toujours sur le territoire russe, dans un contexte où la majorité de ses pairs ont soit désactivé leurs services, soit ont été bannis du pays, à l'instar d'Instagram ou Facebook pour "extrémisme". La publicité y est toutefois désormais interdite.

"YouTube reste le site le plus important de partage de vidéos en Russie. Les citoyens peuvent donc accéder à de l'information non censurée au sujet de la guerre", précise Neal Mohan.

Malgré son concurrent Rutube, la plateforme y est très populaire et y compterait environ 90 millions d'utilisateurs, rapporte le Guardian.

Victoria Beurnez