Violences conjugales: gare aux applications espionnes
Elles avaient vocation à surveiller les allées et venues des enfants et jeunes adolescents ou à ne pas perdre de vue une personne souffrant de la maladie d'Alzheimer. Les applications dites "espionnes" ont très vite trouvé une utilité toute autre. Elles servent d'outil de surveillance, notamment au sein du couple. Voilà pourquoi leur interdiction est prévue dans la série de mesures issues du Grenelle des violences conjugales, dévoilées ce lundi.
Activer le micro à distance
Pour fonctionner, un accès au smartphone à surveiller et quelques minutes d'installation suffisent. L'application téléchargée vient par la suite collecter une série d'informations personnelles, qu'une conjointe ou un conjoint jaloux peuvent surveiller depuis leur propre appareil. De quoi suivre ses faits et gestes, sans son consentement.
Parmi les dizaines d'applications existantes, certaines permettent de consulter non seulement les SMS, la liste d'appels, les photos et vidéos présentes sur le téléphone, mais aussi la géolocalisation de l'appareil et donc, de son détenteur. Certaines franchissent encore une étape supplémentaire: elles viennent activer le micro ou la caméra du smartphone à distance, pour suivre en temps réel les discussions et activités de la personne surveillée.
Et si l'installation de ces applications est aisée, leur détection se révèle complexe. Bien souvent, elles ne laissent apparaître aucun logo et restent indétectables sur le smartphone de la personne surveillée.