Tech&Co
Vie numérique

Vie privée: Facebook suspend des dizaines de milliers d'applis tierces "à risque"

Facebook s'était engagé à mener une enquête sur les développeurs d'applications, et ce depuis mars 2018, à la suite du scandale lié à Cambridge Analytica.

Facebook s'était engagé à mener une enquête sur les développeurs d'applications, et ce depuis mars 2018, à la suite du scandale lié à Cambridge Analytica. - Leon Neal-AFP

Facebook a annoncé ce vendredi avoir suspendu des dizaines de milliers d'applications tierces émanant de développeurs externes et posant potentiellement un risque en termes de respect de la vie privée de ses utilisateurs. Ce grand ménage est le fruit d'une enquête interne menée sur des millions d'applications .

Sous pression des autorités américaines qui enquête sur ses pratiques, Facebook a fait un grand ménage en suspendant des dizaines de milliers d'applications tirant parti de sa plateforme. Elles "posaient potentiellement un risque en termes de respect de la vie privée de ses utilisateurs, d'après une enquête interne menée sur des millions d'applications" selon le réseau social.

Facebook avait lancé cette enquête notamment en réponse au scandale de Cambridge Analytica pour lequel l'agence de protection des consommateurs américaine a infligé en juillet 2019 une amende record de 5 milliards de dollars à Facebook. En 2018, un lanceur d'alerte avait révélé que cette entreprise britannique avait mené des campagnes de manipulation massives pour influencer les électeurs américains et britanniques en passant par des applications se connectant sur Facebook. "Nous avions alors promis de passer en revue toutes les applications ayant accès à de grandes quantités d'informations avant de modifier les règles de notre plate-forme en 2014" explique sur son site le réseau social américain.

Certaines applis ont été bannies de Facebook

"À ce jour, cette enquête a porté sur des millions d'applications. Parmi eux, des dizaines de milliers ont été suspendus pour diverses raisons alors que nous poursuivons notre enquête" ajoute Ime Archibong, vice-président des partenariats chez Facebook. Certaines applications "n'ont pas répondu à nos requêtes pour avoir plus d'informations, donc nous les avons suspendues, conformément à nos engagements d'agir", précise-t-il Les applications suspendues sont associées à un petit nombre de développeurs, environ 400" mais cela ne signifie pas nécessairement que ces applis représentent une menace pour les gens" explique le responsable de Facebook.

"Dans certains cas, nous avons complètement banni les applications. Cela peut se produire pour un certain nombre de raisons, notamment le partage inapproprié des donnée, la mise à disposition publique de ces données sans protection de l’identité des personnes" ajoute ce document mis en ligne.

Des actions en justice visent des sociétés externes

Des actions en justice ont même été lancées contre Rankwave, une société sud-coréenne d'analyse de données, qui n'a pas coopéré à l'enquête menée par Facebook. De même, le réseau social a décidé de poursuivre LionMobi et JediMobi, "deux entreprises qui utilisaient leurs applications pour infecter les téléphones des utilisateurs avec des logiciels malveillants dans un but lucratif."

Enfin, Facebook précise qu'il a durci les conditions d'utilisation de sa plateforme par les développeurs externes. "Nous avons supprimé plusieurs API, les canaux que les développeurs utilisent pour accéder à différents types de données" de même, "les applications offrant une utilité minimale aux utilisateurs, telles que les questionnaires de personnalité, peuvent ne pas être autorisées sur Facebook" explique le responsable des partenariats.

Frédéric Bergé