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Vidéo, musique, sport ou livres: les Français délaissent de plus en plus les contenus illégaux

L’Arcom note une hausse du nombre d'internautes qui paient désormais pour bénéficier d’un service culturel en ligne. La consommation de biens culturels dématérialisés est aussi en augmentation sur un an.

Si le confinement avait eu tendance à pousser les internautes français à frauder pour accéder aux contenus en ligne, 2022 semble marquer un retour à la normale, selon l’Arcom. Dans son baromètre 2022 de la consommation des biens culturels dématérialisés, l’autorité indépendante fait le point sur les usages de 12 biens culturels par les internautes français.

Ce baromètre mesure depuis 2011 les utilisations en ligne de neuf biens culturels (séries, films, musique, photos, jeux vidéo, logiciels, livres numériques et presse en ligne). Pour cette nouvelle vague, l’Arcom a décidé d’ajouter trois nouveaux types de biens: le podcast, le spectacle vivant ainsi que les documentaires.

L’étude montre avant tout que les internautes français sont de plus en plus nombreux à consommer des biens culturels dématérialisés. En 2022, 86 % des utilisateurs de 15 ans et plus ont consommé au moins un bien culturel dématérialisé, en hausse de 2 points sur un an.

Taux de consommation de biens culturels dématérialisés au cours des 12 derniers mois - Base : Internautes de 15 ans et plus
Taux de consommation de biens culturels dématérialisés au cours des 12 derniers mois - Base : Internautes de 15 ans et plus © Arcom – Baromètre de la consommation 2022

Films, séries et musique plébiscités

Dans le détail, le trio de tête des biens culturels les plus consommés par les internautes reste le même que les précédentes années, avec les films (54 %), la musique (50 %) et les séries télé (49 %).

Les documentaires, qui font partie des nouveaux types de biens mesurés par l'Arcom, sont consommés à hauteur de 29 % par les internautes français. L'autorité a noté une consommation de 17 % pour les podcasts et de 7 % pour les spectacles vivants, la plus faible catégorie mesurée dans le baromètre.

La photo est le secteur multimédia ayant bénéficié de la plus forte progression, avec une hausse de trois points sur un an. A contrario, les logiciels sont les biens culturels les plus en baisse, étant passé d’une consommation chiffrée à 24 % en 2021 à 22 % en 2022.

Moins d'usage illicite

Ce qui ressort aussi de ce baromètre, c’est le bon comportement des internautes français vis-à-vis de leur consommation de biens culturels dématérialisés. Les usages exclusivement licites sont en hausse sur un an. Ils concernent aujourd’hui près de trois quarts (73 %) des consommateurs de biens culturels en ligne et 62 % des internautes dans leur globalité.

Les plus jeunes sont toutefois peu enclins à un usage entièrement respectueux des oeuvres en ligne. Seuls 12 % des 15-24 ans ont affirmé avoir consommé des biens culturels en ligne de façon exclusivement licite. Les biens culturels les plus consommés de manière illégale sont les livres et livres audio (à hauteur de 24 %), les films et logiciels (23 %) ainsi que les retransmissions sportives en direct comme la Coupe du monde (22 %).

Les pratiques contrefaisantes en matière de films, musique et séries reculent toutefois de six points chacune. La consommation partiellement illicite de biens culturels en ligne est dans tous les cas en recul de 4 points sur un an et concerne aujourd’hui "seulement" 24 % des internautes français. 2 % de ces internautes déclarent consommer des contenus uniquement de manière illégale.

Les internautes français sont en 2022 près de trois quarts (73 %) à avoir accès à un abonnement payant, que ce soit au sein de leur foyer ou en profitant des comptes de personnes extérieures à leur foyer. La propension à payer progresse également, avec un panier moyen en hausse de deux euros par mois. Chaque Français dépenserait en moyenne 21 euros par mois en biens culturels dématérialisés. Cette moyenne inclut toutefois les utilisateurs qui n’utilisent que des services gratuits. En retirant ce type de consommateurs, le panier moyen arrive à 32 euros par mois.

Julie Ragot