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Une plateforme historique du dark Web francophone démantelée, trois hommes mis en examen

Sur cette plateforme illégale se vendait drogues, armes et faux papiers.

Sur cette plateforme illégale se vendait drogues, armes et faux papiers. - Eric BARADAT / AFP

Trois hommes ont été mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants, de vente et d’achat d’armes de guerre en réunion et d’escroquerie.

Après le démantèlement de "la plus importante plate-forme du dark Web francophone", trois hommes suspectés d’en être les animateurs ont été mis en examen dimanche 16 juin dans l’enquête visant le forum French Deep Web-Market, carrefour de la vente illégale de drogues, d’armes et de faux papiers, a annoncé le parquet de Paris.

Ciblé depuis 2018 par les enquêteurs, ce forum permettait de mettre en relation près de 6000 utilisateurs et 750 vendeurs de drogues, d'armes, de faux papiers, de coordonnées bancaires et d'outils de piratage informatique.

Pour le démanteler, une vaste opération policière a été menée dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, dans plusieurs villes à la fois, avec l'appui d'une centaine d'agents, précise le Ministère de l'Action et des Comptes publics dans un communiqué. Trois hommes âgés de 44, 32 et 23 ans et soupçonnés d'être les animateurs du forum avaient alors été placés en garde à vue.

Un an après "Black Hand"

Présentés dimanche à un juge d’instruction, les trois suspects ont été mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants, de vente et d’achat d’armes de guerre et de munitions en réunion, d’escroquerie et de fourniture de faux documents administratifs. Ils se voient également reprocher des infractions douanières et les infractions de "mise à disposition d’équipements spécialement conçus pour commettre des atteintes à des systèmes de traitement automatisé de données (STAD)" et d’"entente formée en vue de commettre des atteintes aux STAD".

Il s'agit du deuxième coup de filet d'ampleur en France sur le "dark Web", cette partie cachée d'Internet dont le contenu n'est pas indexée par les moteurs de recherche classiques et qui peut se prêter aux activités illicites. En juin 2018, les autorités avaient mis la main sur "Black Hand" (pour "Main noire"), une autre plateforme illégale. 

"Un an jour pour jour après le démantèlement du site Black hand, un coup dur est porté par les douaniers au darkweb francophone, a indiqué Gérald Darmanin, Ministre de l'Action et des Comptes publics, par communiqué. "Cette importante opération montre, à nouveau, le rôle déterminant joué par la douane dans la lutte contre tous les trafics et la criminalité organisée, sur tous les terrains, réels et virtuels."

Elsa Trujillo avec AFP