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Une majorité de passagers envisagent de voler à bord d'avions autonomes, sans pilote à bord

Selon une étude, près de deux voyageurs sur trois se disent prêts à monter dans un avion autonome au cours de leur vie. Mais leur principale crainte concerne les risques de défaillance et de piratage.

Après les voitures autonomes, les avions? Il pourrait être bientôt possible de monter à bord d’un avion… sans pilote et copilote. Les industriels comme Boeing et Airbus réfléchissent en effet à transformer les avions de ligne en sorte de drone, avec des passagers à bord. Cette innovation sera notamment abordée lors de la 53ème édition du Salon aéronautique et de l'espace du Bourget, qui s'est ouvert lundi. 

Plus de la moitié des voyageurs se disent prêts 

Si cela semble pour l’instant impensable, les consommateurs n'y sont pas réfractaires. Une étude * de la société Ansys, leader mondial des logiciels de simulation, révèle que les deux tiers des voyageurs seraient prêts à monter dans un avion autonome une fois dans leur vie. Les millennials (18-24 ans) sont enthousiastes à 83% tandis que ce chiffre tombe à 45% pour les 65 ans et plus. Mais les voyageurs ne sont pas pressés pour autant. Seulement 58% envisageraient de franchir le pas dans les dix prochaines années, et 12% disent vouloir attendre plus de dix ans.

Il n’est pour l’instant pas question de vider le cockpit de ses occupants. Mais dans les prochaines années, le pilote pourrait se retrouver seul aux manettes. Car les ordinateurs de bord boostés à l'intelligence artificielle deviendront si performants qu'ils feront office de copilotes.

Aujourd’hui sur un vol long courrier, seules les dix premières minutes du décollage et les dix dernières de l’atterrissage se font en pilotage manuel. Il suffirait donc d'automatiser ces deux phases pour arriver à un vol tout automatique. 

Quid de la sécurité? 

Dans le cas d'un vol automatisé, un pilote interviendra toujours. Seulement, il ne sera plus installé dans le cockpit mais à terre dans une simulation de cabine. Il prendra la main à distance en cas de problème. Un seul pilote pourra même superviser plusieurs avions en même temps, ce qui fera baisser les coûts pour les compagnies. Mais cela pose d’autres problèmes notamment en ce qui concerne la sécurité informatique.

Que se passera-t-il si l’avion est victime de piratage? Les risques de défaillance lors d’un vol à bord d’un avion autonome constituent d'ailleurs la principale crainte (65%) pour les voyageurs interrogés par l'Ansys. Autant de questions auxquelles devront répondre les industriels avant d’espérer pouvoir commercialiser les premiers avions autonomes.

* Méthodologie: Etude réalisée par Atomik Research entre le 26 avril et le 7 mai 2019, auprès d’un échantillon de 22.041 adultes âgés de 18 ans et plus, dans 15 pays (Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne, Suisse, Autriche, France, Italie, Espagne, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Suède, Japon, Chine, Inde), via un questionnaire en ligne. Marge d'erreur de +/- 2%, avec un niveau de confiance de 95%.

Anthony Morel édité par Pauline Dumonteil