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Vie numérique

Une députée s'enquiert des effets de la 5G sur la santé

Le 21 septembre, une manifestation contre la 5G s'est tenue à Bern, en Suisse.

Le 21 septembre, une manifestation contre la 5G s'est tenue à Bern, en Suisse. - Fabrice COFFRINI / AFP

Dans une question écrite au gouvernement, une députée en appelle au principe de précaution, pour se prémunir des effets potentiels de la 5G sur la santé humaine. Le déploiement de cette technologie est prévu pour 2020.

Alors que la 5G pointe le bout de son nez, les inquiétudes liées à ses implications sur la santé gagnent en intensité. Dans une question écrite adressée au gouvernement le 24 septembre, et repérée par Numerama, la députée d'extrême-droite Marie-France Lorho réclame une réponse de l'exécutif sur les "éventuels risques" que présente ce réseau et invoque la possibilité de s'en remettre au principe de précaution.

"Au niveau sanitaire, la question se pose de savoir si les directives de sécurité actuelles concernant les champs électromagnétiques et la 5G protègent efficacement et s’il ne serait pas pertinent de demander l’application du principe de précaution", précise-t-elle ainsi. "De nombreux scientifiques soulèvent également des questionnements quant à l’impact sur la faune et la flore."

D'après elle, l'urgence de déployer la 5G au plus vite enjoint à des "contraintes allégées" quant aux mesures de prudence nécessaires. Cette technologie comporte en effet des enjeux économiques importants, et viendra sous-tendre bon nombre d'applications de demain. 

Des seuils à respecter

Ces inquiétudes, notamment portées par "5G appeal", une pétition alarmiste sur la 5G, ont encore des fondements scientifiques discutables. Aucune étude n'a pour l'heure été en mesure de montrer que l'exposition à des champs électromagnétiques de faible intensité, à la manière de ceux générés par les smartphones, puisse être dangereuse pour la santé humaine, rappelle Le Monde

Les scientifiques commencent progressivement à s'emparer du sujet. En août 2018, l’exécutif a fait part de la mobilisation de l’Agence nationale des fréquences (ANFR) et de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) "pour examiner l’exposition aux ondes électromagnétiques et l’impact sanitaire éventuel de ces nouveaux développements technologiques, dès la phase des expérimentations".

Par ailleurs, une fois déployée, la 5G sera soumise à de strictes limitations. Le Ministère de la Santé l'a rappelé en août 2018, en précisant que la 5G serait tenue de respecter "des valeurs limites d'exposition du public aux champs électromagnétiques", au même titre que la 2G, 3G ou 4G. Le seuil à respecter est en la matière cinquante fois inférieur à celui à partir duquel un échauffement des tissus dû aux ondes est détecté expérimentalement.

Aucune réponse n'a pour le moment été apportée à Marie-France Lorho. Simple rappel de calendrier: si l’année 2019 marque selon l'institution chargée des télécoms (l'Arcep) le début des tests “grandeur nature” pour le réseau 5G, il faudra attendre 2020 pour son ouverture commerciale. La couverture des grandes villes françaises est quant à elle plutôt prévue pour 2025.

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech