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Twitter a autorisé des publicités à destination des néo-nazis

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Sur Twitter, il était possible cibler les utilisateurs avec des mots-clés sensibles comme "transphobie", "anorexie" ou "néo-nazi" pour des publicités. Le réseau social a reconnu avoir mal appliqué sa politique de modération.

Comme Facebook et les autres, Twitter permet aux annonceurs de cibler des groupes d’utilisateurs dans le cadre d'une campagne publicitaire. Une entreprise peut ainsi choisir d’afficher son annonce uniquement aux “hommes de moins de 25 ans qui habitent à Paris”. Le ciblage peut aussi être paramétré avec des mots-clés comme "voiture" pour atteindre les utilisateurs qui ont déjà cherché ou publié du contenu à ce sujet.

Officiellement, Twitter assure mettre à jour régulièrement une liste de termes interdits car "sensibles" ou "discriminatoires". Mais la BBC a découvert qu’il était possible d'adresser une publicité à ceux qui s'intéressent à la transphobie, au suprémacisme blanc ou au nazisme. 

Une audience conséquente

Les journalistes britanniques ont soumis une demande de publicité à Twitter avec le mot-clé “néo-nazi”. Pour chaque terme, le réseau social fournit une estimation du nombre d’utilisateurs susceptibles d’être touchés. Avec “néo-nazi”, l’audience de la fausse publicité était évaluée entre 67.000 et 81.000 personnes en Angleterre.

Cela ne signifie pas pour autant que ces utilisateurs adhèrent à l’idéologie du néonazisme. Ces mots-clés peuvent aussi être utilisés par des chercheurs, journalistes, ou militants. La publicité de la BBC a néanmoins été validée. 

Twitter a reconnu ne pas avoir appliqué correctement sa politique.

“Nous sommes vraiment désolés de ce qu'il s'est passé. Dès que nous avons été mis au courant du problème, nous l'avons rectifié”, affirme le réseau social.

D'après nos propres essais, l'outil publicitaire de Twitter affiche qu'aucun utilisateur ne sera touché par une publicité liée au mot "nazi". Il en est de même pour les termes “islamophobie”, “suicidaire”, “transphobie” ou “meurtre”. La faille semble donc aujourd'hui corrigée.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech