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Traçage numérique: StopCovid sur la même ligne de crête que les applis australienne et britannique

L'application australienne CovidSafe a été téléchargée plus de deux millions de fois dans les premiers jours de son lancement.

L'application australienne CovidSafe a été téléchargée plus de deux millions de fois dans les premiers jours de son lancement. - Saeed KHAN / AFP

Le Royaume-Uni et l'Australie ont concocté leurs propres applications de traçage numérique, pour endiguer l'épidémie de coronavirus et prévenir les personnes potentiellement infectées. StopCovid, la version française, se heurtera à des contraintes similaires.

Elles ont toutes deux été lancées et pourraient s’avérer riches d’enseignements pour StopCovid, leur pendant français. COVIDSafe et NHS Covid-19, deux applications de traçage numérique conçues pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, ont respectivement été déployées en Australie et au Royaume-Uni. Le principe: s’en remettre au Bluetooth des smartphones pour suivre la localisation relative des citoyens, les uns par rapport aux autres, et envoyer une notification en cas de contact avec une personne potentiellement contaminée.

À son lancement, COVIDSafe a rapidement dépassé les deux millions de téléchargements en Australie. Cette application vise à aider les autorités à retrouver toutes les personnes qui ont été à moins d'un mètre et demi d'un individu porteur du virus. L’application britannique, elle, sera testée dès ce jeudi sur la seule île de Wight, avant que son utilisation soit étendue à l’ensemble du territoire.

Apple et Google écartés

Toutes deux présentent des contraintes techniques d'ores et déjà relevées par les observateurs du secteur. Pour l'heure, et sans réelle raison de voir cela évoluer, l'application britannique ne fonctionne sur iPhone qu'en étant ouverte en permanence et au premier plan, relève The Register. Même constat pour COVIDSafe, comme l'illustre la vidéo suivante.

Les deux applications, au même titre que StopCovid, ont privilégié un protocole centralisé, en invoquant des raisons de confidentialité. Cela permet aux données des utilisateurs - à savoir leur identifiant anonymisé et leur statut vis-à-vis du Covid-19 - d'être stockées sur un serveur central, et non d'être éparpillées sur les différents smartphones des utilisateurs du service.

COVIDSafe tout comme l'application du service de santé publique britannique ont par ailleurs choisi de faire une croix sur la proposition d'Apple et Google. Les deux entreprises se sont exceptionnellement alliées pour proposer une plateforme à même de constituer le socle des applications de traçage numérique. Cette dernière permet notamment sur iPhone d'utiliser le recours au Bluetooth en permanence sur ce type d'applications, ce qui est en temps normal banni par principe sur les appareils Apple. Court-circuiter cette proposition implique donc d'ouvrir l'application en permanence, pour s'assurer que le Bluetooth fonctionne bien... ce qui se prête peu à l'utilisation normale et efficace d'une application.

Ce 5 mai, sur BFM Business, Cédric O a indiqué que StopCovid, initialement prévue pour le début du déconfinement, ferait l'objet d'un débat au Parlement aux alentours du 25 mai pour être lancée aux alentours du 2 juin. L'application devrait vraisemblablement se heurter aux mêmes écueils que ses consœurs australienne et britannique. Le Secrétaire d'Etat au Numérique l'assure néanmoins: sans souscrire pour autant à la proposition d'Apple, StopCovid devrait fonctionner sans encombre sur iPhone.

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech