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Traçage: Apple et Google dévoilent une nouvelle version de leur plateforme

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Les deux entreprises renforcent la sécurisation des données et intègrent un outil aidant à mesurer les distances entre deux utilisateurs. Pour l’heure, le gouvernement français n’a pas confirmé l’utilisation de cette plateforme pour servir de base à l’application de traçage StopCovid.

Quinze jours après avoir annoncé le lancement d’une plateforme commune dédiée au traçage des contacts avec des malades du Covid-19, Apple et Google dévoilent ses premières évolutions techniques auprès de plusieurs médias dont BFM Tech. Les deux entreprises, qui gèrent les systèmes d’exploitation iOS et Android, entendent proposer aux gouvernements du monde entier une solution logicielle “clé en main”, qui peut être utilisée comme base pour toute application de traçage. En France, cette plateforme aurait vocation à être utilisée comme “moteur” de l’appli StopCovid, chargée d’alerter les Français ayant été en contact avec une personne infectée.

Limite de 30 minutes et mesure du signal Bluetooth

Dans les grandes lignes, le principe de la plateforme d’Apple et Google reste identique à ce qui avait été annoncé, à commencer par le fonctionnement basé sur le Bluetooth, un protocole de communication capable de détecter des smartphones aux alentours. L’idée étant d’enregistrer une liste d’identifiants - générés aléatoirement - pour chaque machine croisée, et de les stocker pendant deux semaines. Si un utilisateur se déclare malade, tous ceux qui ont son identifiant dans leur liste reçoivent alors une alerte, sans pour autant connaître son identité.

Parmi les évolutions de leur plateforme, Apple et Google évoquent le chiffrement des métadonnées liées au Bluetooth. Ces données ne concernent pas directement les informations sur les smartphones détectés à proximité, mais par exemple sur l’heure à laquelle le signal du smartphone a été capté par la puce Bluetooth.

Par ailleurs, et afin d’éviter les abus, Apple et Google limitent la détection d’un même smartphone à 30 minutes, jugeant que cette limite d’une demi-heure suffit à estimer qu’il y a un risque de transmission entre deux utilisateurs. Les gouvernements souhaitant utiliser cette plateforme pourront paramétrer le système pour définir une durée - entre 5 et 30 minutes - qui, à leur yeux, s’avère suffisante pour avertir d’un risque de contamination.

Mais les applications de traçage doivent également évaluer la distance entre deux mobiles: le Bluetooth est capable de détecter un smartphone à une vingtaine de mètres et risquerait donc d’engendrer des alertes injustifiées. Afin de mieux évaluer la distance qui sépare deux utilisateurs de l’application, Apple et Google vont intégrer des données liées à la puissance du signal Bluetooth.

Selon les deux entreprises, les informations supplémentaires concernant la date du contact, sa durée, ainsi que l'intensité du signal Bluetooth pourront être utilisées par les applications gouvernementales pour évaluer les risques auxquels on a été exposé en cas d’alerte.

Pour l’heure, le gouvernement français n’a pas précisé si la plateforme commune d’Apple et Google serait mise à contribution pour StopCovid, dont l’utilisation sera débattue à l’Assemblée nationale le 28 avril. Elle pourrait toutefois s’avérer indispensable au bon fonctionnement du système. Sur iOS, l’accès au Bluetooth est par exemple impossible pour une application qui est en arrière-plan. Cela reviendrait à imposer à chaque utilisateur de se déplacer avec son smartphone déverrouillé, avec l’application ouverte. La plateforme devrait être disponible au milieu du mois de mai.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co