Pourquoi certains utilisateurs d'IPTV pourraient voir leur accès aux chaînes perturbé
À la frontière de la légalité pour les utilisateurs, l'IPTV est vue d'un très mauvais œil par les autorités européennes. Les polices d'une demi-douzaine de pays européens ont annoncé mercredi avoir démantelé un vaste réseau, qualifié de plus important au monde, de piratage de plateformes de télévision payante en ligne.
Ce dernier s'adressait à cinq millions d'utilisateurs rien qu'en Italie. Baptisé Xtream Codes, il avait été mis au point par deux citoyens grecs, précisent les douanes dans un communiqué. La plateforme illégale proposait deux formules pour accéder à des chaînes de télévision: une édition "professionnelle" à 59 euros par mois et une édition "minimale" à 15 euros par mois. Son chiffre d’affaires est estimé à environ 60 millions d’euros. Il sera désormais inaccessible.
"Les dommages causés aux sociétés de télévision, au secteur privé et aux institutions publiques sont immenses", a déclaré le représentant de l'Italie à Eurojust, Filippo Spiezia, lors d'une conférence de presse à La Haye. D'après l'agence de coopération judiciaire européenne Eurojust, le service aurait causé environ 6,5 millions d'euros de pertes au marché légal. Pour rappel, la Hadopi estime à 5% la proportion de Français s'étant tournés vers cette manière alternative de consommer des contenus sportifs, films ou séries.
183 serveurs affectés
Selon la police financière, les membres de l'organisation, dont 25 ont été identifiés, géraient leurs affaires depuis des locaux informatiques installés à l'étranger d'où étaient retransmis des signaux numériques à grande échelle, y compris en Italie.
Les enquêtes européennes, qui visaient trois sociétés et cinq personnes physiques, ont abouti à la mise sous séquestre de l'ensemble de la plateforme Xtream Codes ainsi que de 800 sites internet et de 183 serveurs informatiques affectés à la reproduction et à la diffusion de flux audiovisuels.
Les responsables de l'organisation sont poursuivis pour association de malfaiteurs aux fins de reproduction et de commercialisation illégale de télévision en ligne, avec la circonstance aggravante de délit transnational. Ils encourent une peine de six mois à trois ans de prison et jusqu'à 25.822 euros d'amende.