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Plusieurs écoles épinglées par la CNIL pour vidéosurveillance abusive

Plusieurs établissements scolaires français ont été mis en demeure par la CNIL.

Plusieurs établissements scolaires français ont été mis en demeure par la CNIL. - Pixabay/ Pexels

En 2018, la CNIL indique avoir reçu plus de 25 plaintes en matière de vidéosurveillance dans des écoles, collèges ou lycées. Dans leur enceinte, certaines élèves et enseignants étaient filmés en continu.

L'équilibre entre sécurité et intrusion dans la vie privée est décidément bien difficile à jauger. Ce 18 décembre, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) indique avoir mis en demeure plusieurs écoles, collèges et lycées français de mettre aux normes leurs systèmes de vidéosurveillance respectifs, jugés trop intrusifs et non conformes au RGPD

La CNIL se garde bien de donner le nom des établissements concernés et les communes dans lesquels ils se situent. L'institution indique néanmoins avoir reçu plus de 25 plaintes en 2018 de leur part, pour vidéosurveillance excessive. 

"Parmi ces plaintes, certaines dénonçaient le fait que des caméras filment en continu des lieux de vie (cours de récréation, cantines, salles informatiques, terrains de sport, centre de documentation et d’information) dans des établissements", relate ainsi la CNIL.

Missionnés sur place, certains représentants de l'institution ont pu constater une surveillance systématique des élèves tout au long de leur journée, "que ce soit à l’occasion de leurs moments de récréation, lors de leur déjeuner à la cantine ou même pendant leurs temps de classe". Les surveillants, le personnel de la cantine et du CDI ainsi que certains professeurs faisaient eux aussi l'objet du même traitement. 

Une surveillance systématique et continue

Les écoles, collèges et lycées mis en demeure par la CNIL devront restreindre l'ampleur de leur système de vidéosurveillance, sous peine d'écoper de sanctions financières. Cela passera par la réorientation, le retrait ou le déplacement des caméras disposées dans ces bâtiments, pour se concentrer essentiellement sur les accès et espaces de circulation, fait savoir le gendarme des données.

S'il est possible de filmer les accès aux bâtiments, pour mieux sécuriser les entrées et sorties, "un système de vidéosurveillance plaçant des élèves ou des salariés sous surveillance systématique et continue, dans leurs lieux de vie et de travail" est jugé "excessif" par la CNIL.

Fin octobre, la Commission a par ailleurs rendu un avis décisif au sujet d'une expérimentation d'un dispositif de reconnaissance faciale dans deux lycées du Sud de la France. Ce dernier, censé être déployé à l'entrée des établissements pour éviter les intrusions et les usurpations d'identité, n'aura été jugé "ni nécessaire, ni proportionné"

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech