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Vie numérique

Les cinq événements tech qui ont marqué 2018

Début avril, Mark Zuckerberg était auditionné par le Sénat américain.

Début avril, Mark Zuckerberg était auditionné par le Sénat américain. - ALEX BRANDON / POOL / AFP

Les douze derniers mois ont été le théâtre de l’arrivée de produits majeurs, mais aussi de scandales concernant la gestion de nos données personnelles.

Des doutes, des innovations, de nouvelles règles. C’est ainsi que pourrait se résumer l’année 2018, qui a vu le réseau social de Mark Zuckerberg vivre la pire année de son histoire, alors qu’Apple et Free se démarquaient par des innovations importantes. De son côté, l’Union européenne imposait un nouveau cadre législatif au traitement de nos données personnelles. A quelques jours de 2019, voici les cinq faits les plus marquants de la planète tech, vus de l’Hexagone.

L’affaire Facebook / Cambridge Analytica

Depuis mars dernier, Facebook cumule les fuites et scandales liés à la gestion des données personnelles de ses utilisateurs. Le premier et principal coup dur fut la révélation de l’exploitation d’informations de 87 millions de membres du réseau social par l’entreprise Cambridge Analytica. Grâce à la création de tests de personnalité viraux sur Facebook, la firme britannique a pu mettre la main sur des millions de données sensibles à travers le monde. Avant de tirer profit des larges accès offerts par Facebook aux développeurs d’applications tierces,

Tandis que ces derniers utilisent dans leur majorité ces informations à des fins publicitaires, Cambridge Analytica a mis ces données à disposition de l’équipe de campagne de Donald Trump. Ce qui a permis au candidat de cibler les utilisateurs les plus indécis du réseau social lors de la campagne. Ces accusations ont valu à Mark Zuckerberg de longues séances de questions-réponses face à des élus américains puis européens. Avec une image qui restera dans les mémoires: celle d’un homme mal à l’aise, apportant des réponses évasives, buvant son verre d’eau d’un geste mécanique.

La mise en œuvre du RGPD

Ironiquement, les semaines qui ont suivi l’affaire Facebook/Cambridge Analytica ont été marquées par la mise en place d’une loi particulièrement protectrice pour les internautes européens. Derrière l’acronyme RGPD (pour "Règlement général sur la protection des données") se nichent une série d’obligations censées rendre nos vies numériques plus sûres et plus simples.

A titre d’exemple, tous les services impliquant nos informations personnelles doivent mettre à notre disposition des documents exhaustifs, regroupant l’ensemble de ces données. Ainsi, Facebook, Instagram, Google, Uber ou encore Apple furent parmi les premiers à proposer cette option. Tous ont désormais pour obligation d’effacer ces données sur demande.

L’accord d’un internaute afin qu’un site Web recueille ses informations personnelles doit quant à lui être plus explicite qu’auparavant. Il est notamment interdit de pré-cocher les cases de formulaires de souscription à des conditions d’utilisation ou des mails d’information.

Quelques mois après la mise en place du RGPD, nombreux sont les acteurs qui n’en respectent pas tous les aspects. Après une période de tolérance de la part des autorités, les sanctions peuvent désormais atteindre 2% du chiffre d’affaires mondial d’une entreprise.

La sortie de l’iPhone XR

L’arrivée d’un nouvel iPhone pourrait figurer parmi les événements marquants de chaque année depuis 2007. Pourtant, l’iPhone XR se distingue des autres. A la différence de ce qui avait été fait avec l’iPhone 5C, Apple choisit cette année de décliner ses mobiles les plus onéreux dans une version plus accessible, sans faire de compromis sur la puissance.

Surtout, l’iPhone XR marque la première année sans iPhone "ancien format", avec le classique écran 16:9 surplombant un bouton principal. Désormais, il faut faire avec l’encoche noire, qui permet d’obtenir une zone d’affichage toujours plus grande. A 859 euros, l’iPhone XR est loin d’être donné. Mais il marque assurément la fin d’une ère pour l’entreprise dirigée par Tim Cook.

L’arrivée de la Freebox Delta

Après huit ans d’attente, Free a enfin dévoilé une nouvelle box haut de gamme. Baptisée Delta, elle change radicalement la manière dont ce produit peut être perçu. Alors que les box actuelles sont faites pour être cachées dans un meuble TV, la Delta s’affiche en bonne place dans le salon, pour mieux faire profiter d’un son Devialet. En prime, Free propose une offre de sécurisation du domicile, un accès à Netflix et une technologie permettant de combiner débits 4G et fibre.

Sur le papier, la Freebox Delta a tout pour séduire. Mais alors que Free se démarquait par ses offres accessibles, l’opérateur demande 60 euros par mois pour profiter de l’ensemble des services. S’il est trop tôt pour évaluer le succès ou l’échec de cette stratégie, les équipes de Xavier Niel semblent jouer une grande partie de leur avenir.

La chute du bitcoin

Fin 2017, le grand public découvre le bitcoin, cette cryptomonnaie créée en 2009, dont le cours est passé de quelques centimes à l’équivalent de 20 000 dollars en décembre 2017. Un miracle économique ? Un emballement généralisé, avant tout, pour un produit numérique qui, malgré ses qualités, ne constitue pour le moment en rien le moyen de paiement que ses partisans espèrent.

Après la flambée du cours du bitcoin, la cryptomonnaie s’effondre durant l’année 2018, jusqu’à perdre environ 80% de sa valeur. La chute ne prédit en rien l’avenir du bitcoin, qui reste l’un des grands espoirs de défenseurs d’un monde numérique décentralisé. La monnaie numérique, qui n’est émise par aucune banque centrale, est utilisée dans des transactions sans frais et totalement anonymes. Parmi les principaux obstacles s’opposant à sa généralisation: l’existence d’autres cryptomonnaies techniquement plus abouties, son utilisation pour des paiements illicites et une opposition ferme de nombreux gouvernements dans le monde.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co