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L’Union Européenne veut faire payer Netflix ou Amazon pour la bande passante

Les entreprises de la tech devront bientôt payer pour les futures infrastructures liées à Internet. Une réflexion de longue date de l’Union Européenne pour compenser le trafic généré par les services de ces sociétés.

Netflix, Amazon ou encore Apple vont-ils bientôt devoir payer pour que chacun dispose de la 5G et de la fibre? C’est en tout cas ce à quoi réfléchit depuis plusieurs mois l’Union Européenne. Et selon Bloomberg, le projet de faire payer à l'avenir les entreprises dont les services consomment le plus de bande passante serait bien avancé.

L’objectif? Que ces sociétés contribuent au paiement des prochaines infrastructures permettant d’obtenir Internet mais surtout un réseau 5G et la fibre à travers toute l’Europe.

Consommation de données trop importante

L’Union Européenne souhaite également la création d’un système obligatoire de paiement direct des entreprises vers les opérateurs télécoms. Orange ou Vodafone pourraient notamment être concernés.

Les grandes entreprises de la tech, en particulier les services de streaming, sont en effet particulièrement consommatrices de bande passante, de sorte à pouvoir regarder les vidéos en très bonne qualité par exemple. Et l’utilisation toujours plus importante de services technologiques surpuissants et de haute qualité, comme avec le métavers ou le cloud, pourraient bien renforcer la nécessité d’infrastructures plus nombreuses. Selon l’ETNO, l’association des réseaux de télécommunication européens, Google, Facebook, Apple, Amazon, Microsoft et Netflix ont représenté à eux seuls plus de 55 % du trafic en ligne en 2021.

Réflexion jusqu’en 2025

Une proposition officielle de l’Union Européenne n’est pour le moment pas à l’ordre du jour et ne devrait arriver qu’à l’horizon 2025. L’instance doit encore se positionner sur le seuil de bande passante utilisée à partir duquel on peut qualifier une entreprise de "grande génératrice de trafic".

"Nous voyons que certains acteurs génèrent beaucoup de trafic permettant à leur activité d'exister, mais ne contribuent en réalité pas à faire en sorte que ce trafic puisse fonctionner. La question d'une juste contribution aux réseaux doit être considérée avec une grande attention", avait déclaré la vice-présidente de la Commission européenne, Margrethe Vestager, lors d'une conférence de presse en mai 2022 avec Thierry Breton.

Le projet n’est ainsi pas nouveau. Depuis plusieurs mois déjà, l’UE tente de convaincre les acteurs de la tech d’investir mais aussi les différents régulateurs et associations de défense des libertés sur Internet que cette évolution est nécessaire. Lors de l’évocation du projet, ces dernières avaient fait part de leurs craintes à propos d’une mise en danger de la neutralité du web, où les gros acteurs riches pourraient être favorisés au détriment des plus petits sites.

Julie Ragot