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JO 2024: pour éviter les blessures, des sportifs s'entraînent en réalité virtuelle

A l’approche des JO, les casques de réalité virtuelle aident les athlètes à améliorer leurs performances, tout en réduisant le risque de blessure.

A quelques mois des Jeux Olympiques 2024 de Paris, les sportifs sont dans les starting-blocks. Pour mettre toutes les chances de leur côté, les équipes de France de relais s'entraînent avec la réalité virtuelle.

Dans sa quête de performance, la Fédération française d’athlétisme (FFA) s’est donc rapprochée des chercheurs du projet REVEA, spécialisés dans l'utilisation de la réalité virtuelle chez les sportifs de haut niveau.

L'objectif? Aider les athlètes à s'entraîner avec plus de précision lors de la transmission du relais et donc, améliorer les performances des sportifs. "Nous travaillons sur le moment où le receveur initie sa course: il doit faire coïncider le lever de son pied arrière avec l’instant où son partenaire passe sur une marque placée au sol. Pour cela, il faut vraiment anticiper et s’être préparé de manière minutieuse", détaille Gilles Montagne, professeur à l’Institut des sciences du mouvement (ISM), de l’université Aix-Marseille et pilote de la partie athlétisme de REVEA, interrogé par Ouest France. Un détail, qui peut pourtant être décisif pour obtenir un titre, ou une médaille.

S'immerger dans un contexte de compétition

Concrètement, le casque de réalité virtuelle permet aux athlètes de s'immerger entièrement dans un contexte de compétition. Une fois équipé d’un casque et de capteurs, le sportif se retrouve sur une piste avec un avatar qui arrive en courant derrière pour lui passer le témoin.

Pour l'occasion, l'environnement du Stade de France, ou se déroulera le relais du 4x100m, a été totalement reconstitué, de la couleur violette de la piste, à l'ambiance sonore d'un stade. "On peut tout paramétrer: le couloir de l’athlète, son ordre de passage et sa position par rapport à ses adversaires", précise Gilles Montagne.

Des capteurs placés sur leurs chaussures et au bas du dos, ainsi que des caméras, permettent aux athlètes d'avoir un retour sur leur performance. Un voyant vert est synonyme de bon départ. Et, en cas d’échec, une lumière rouge apparaît.

Autre avantage, le casque de réalité virtuelle réduit la charge de travail des sportifs. En effet, le dispositif permet aux sportifs de reproduire une action à plusieurs reprises. Le tout, en limitant le risque de blessures.

"Ça me permet de faire beaucoup plus de répétitions que lors d’une séance classique, où l’on doit aller vite et puiser physiquement et nerveusement, racontait l'athlète Pablo Mateo à l’AFP, l’été dernier.

Des premiers tests dès 2021

Les premiers tests ont eu lieu en avril 2021, avec des athlètes marseillais. Le casque a ensuite été perfectionné grâce aux différents retours des sportifs. À quelques mois des Jeux olympiques de Paris, les athlètes s’entraînent régulièrement, mais pas encore quotidiennement, avec de la réalité virtuelle. Faute d'un support technique suffisant, la FFA ne dispose que de quatre casques de réalité virtuelle.

Mais l'équipe de REVEA ne compte pas s'arrêter là. Les chercheurs ambitionnent à terme de déployer le dispositif dans des clubs. "On aura bientôt des casques de nouvelle génération, sans fil, qui permettront d’enregistrer les données de manière autonome. Les athlètes seront libres de tout mouvement", ajoute Gilles Montagfne, dans les colonnes de Ouest France.

Les équipes d'athlétisme ne sont pas les seules à miser sur la réalité virtuelle. La fédération française de boxe (FFB) a également intégré la réalité virtuelle dans ses méthodes de préparation. Avec un objectif: perfectionner la défense et la contre-attaque des athlètes, tout en réduisant le risque de blessure.

Salomé Ferraris