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#JeSuisCute: une initiative féministe vire au harcèlement sur Twitter

Le compte à l'origine de #JeSuisCute.

Le compte à l'origine de #JeSuisCute. - Twitter.

Pour affirmer leur droit à disposer de leur corps, de nombreuses femmes ont posté sur Twitter des photos personnelles associées au hashtag #JeSuisCute, avant d'être assaillies de commentaires désobligeants.

Il semblerait que la boucle soit bouclée. Pour affirmer leur mécontentement face au harcèlement, de nombreuses femmes ont ce week-end posté des photos d'elles -dénudées ou non-, avant d'être à leur tour harcelées.

Le mouvement a été lancé par une mannequin originaire de Lille, le 28 juillet. @MannyKoshka poste alors quatre photos d'elle en lingerie sur Twitter, invitant d'autres femmes à faire de même. Elle présente son initiative comme féministe et destinée à permettre aux femmes d'exposer leur corps en ligne sans avoir à subir d'insulte, à l'heure où Internet constitue un environnement particulièrement propice au harcèlement.

Un rappel à la pudeur

Rapidement, le hashtag se hisse au second rang des tendances en France sur le réseau social. Bon nombre de femmes s'en saisissent pour poster des photos dénudées, de simples portraits ou des clichés en fauteuil roulant. Leurs clichés sont accompagnés de légendes au ton similaire, rappelant la fierté d'être ce qu'elles sont.

De nombreux commentaires désobligeants viennent néanmoins envenimer le débat. Pêle-mêle, ils font référence à la présence de mineurs sur le réseau, à la honte de poster des photos de corps dénudés, en assimilant, à de nombreuses reprises, l'initiative à de l'exhibitionnisme.

D'après son instigatrice, l'ampleur du débat suscité par #JeSuisCute est "révélatrice du harcèlement que vivent les femmes au quotidien" dès lors qu'elles souhaitent disposer de leur corps comme bon leur semble. "Ce qu'on vit ici pour de la lingerie, on le vit dehors pour une robe. Il serait peut être temps d'en prendre note." Pour rappel, Twitter est l'un des rares réseaux à autoriser la publication de clichés intimes, sans les supprimer automatiquement, contrairement à Facebook. Selon un rapport d'Amnesty International publié en mars, il est aussi l'une des plateformes en ligne les plus nocives pour les femmes.

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech