Tech&Co
Vie numérique

Ivre, il commande un Uber et l'appli le dénonce au chauffeur

-

- - OZAN KOSE / AFP

Avant d'accepter une course, les chauffeurs Uber pourront savoir si le client est ivre. Comment? Grâce à une intelligence artificielle qui étudiera le comportement de la personne via l'appli et le smartphone.

"Après minuit, nos clients se divisent en deux catégories: une minorité de personnes qui travaillent tard et une majorité qui rentrent d’une soirée. Ces derniers sont au mieux éméchés, au pire totalement ivres et à chaque fois, c’est la crainte d’avoir de sérieux problèmes", nous explique un chauffeur de VTC parisien.

Les problèmes sont multiples pour les chauffeurs et les clients. Ceux qui chantent à tue-tête, ou vomissent et obligent le chauffeur à rentrer pour nettoyer la voiture, ou encore ceux qui oublient un sac et accusent le chauffeur. Pour les clients, le risque ne se limite pas à une mauvaise note, comme le signale CNN. Aux États-Unis, une centaine de chauffeurs ont été accusés d'avoir agressé sexuellement ou abusé leurs passagers ces dernières années alors qu’ils étaient ivres en montant dans la voiture.

L’IA va scruter le comportement du client

Uber a demandé à son équipe Trust & Safety (confiance et sécurité) d’apporter une réponse à ces problèmes. Ce sera une intelligence artificielle capable de détecter si le client qui utilise l’appli a abusé de la bouteille. Une demande de brevet vient d’être déposée pour cet algorithme qui analysera le comportement du client.

Grâce à la géolocalisation, l’appli tient d’abord compte de l’endroit depuis lequel la demande est faite pour calculer les probabilités pour le chauffeur de tomber sur un (e) fêtard (e). Ensuite, l’IA va scruter le comportement du client en analysant la vitesse de frappe, la difficulté à saisir une adresse, à faire de fautes, mais aussi la manière dont il tient son smartphone grâce à l’accéléromètre et même les difficultés du sujet à marcher droit. Ces données sont ensuite comparées aux précédentes demandes de trajets soumises par l'utilisateur.

Le but n’est pas de refuser le client, mais de l’aiguiller. Il ne pourra pas utiliser UberPool pour une course partagée avec d’autres clients. La course sera confiée à un chauffeur formé pour gérer ces situations qui connaîtra l’état du client pour accepter ou non la course. Faudra-t-il payer un supplément? Le chauffeur pourra-t-il donner une mauvaise note à une personne qui fait un écart, la condamnant à ne plus trouver de voitures, même pour se rendre à l’aéroport ou à la gare? Ce n’est pas précisé dans la demande de brevet et Uber ne fait pas de commentaire.

Pascal Samama