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Israël renonce au tracking des smartphones pour surveiller le respect du confinement

Israël a été l'un des premiers pays à basculer vers le tracking des smartphones.

Israël a été l'un des premiers pays à basculer vers le tracking des smartphones. - MENAHEM KAHANA / AFP

Israël suspend le suivi des smartphones, jusqu'à présent utilisé par la police pour surveiller d'éventuels déplacements illégaux. Le traçage reste néanmoins en vigueur pour suivre la propagation de l'épidémie de Covid-19.

En Israël, la police se cantonnera aux simples rondes et patrouilles dans les rues pour s'assurer du bon respect de la mise en quarantaine. Depuis près d'un mois, les autorités s'en remettaient au tracking des smartphones pour repérer les personnes amenées à s'éloigner illégalement de leur domicile, alors même qu'elles devaient rester isolées.

Ce 22 avril, une commission de contrôle parlementaire israélienne a bloqué la prorogation de ces mesures, rapporte Reuters. Pour l'une des membres de cette commission, Ayelet Shaked, les bénéfices de cette solution de surveillance étaient loin de venir compenser les dommages causés à la vie privée.

"Les citoyens israéliens respectent pour la plupart les obligations d'isolement", a-t-elle ainsi indiqué sur Twitter, en rappelant que "des milliers de visites" avaient été effectués par la police au domicile de personnes placées en quarantaine.

Le traçage toujours en vigueur

D'après des chiffres transmis par la police israélienne, 203 personnes auraient été arrêtées pour avoir bravé la quarantaine, sur la base d'informations téléphoniques. En tout, près de 500 vérifications aléatoires de localisation de téléphones portables étaient effectuées par jour, à partir d'une liste de 13.500 personnes fournie par le Ministère de la Santé.

Le traçage des smartphones pour suivre la propagation de l'épidémie reste, lui, en vigueur. Mené par le Shin Bet, le service de sécurité intérieure, il vise à cartographier les déplacements de porteurs suspects ou confirmés du coronavirus, pour éviter qu'ils ne viennent contaminer d'autres citoyens sur leur passage. Ce système se traduit par l'envoi de SMS à chaque personne susceptible d'être infectée.

Le but est analogue à celui prévu par l'application française StopCovid - établir une liste des personnes croisées et potentiellement infectées, mais passe par le GPS et non par Bluetooth. Une option moins respectueuse de la vie privée, qui implique une géolocalisation de l'utilisateur.

Toujours auprès de Reuters, un responsable du gouvernement israélien a jugé les résultats de cet outil "étonnamment bons. "Plus de la moitié des personnes diagnostiquées (avec le coronavirus), (...) l'ont été avec l'aide du Shin Bet", a-t-il jugé. À ce jour, Israël a signalé 14.326 cas de coronavirus pour 187 décès.

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech