Iran: face aux manifestations liées au prix de l'essence, le gouvernement coupe Internet
Pour contrer les émeutes qui se tiennent dans le pays, le gouvernement iranien opte pour une parade radicale: perturber l'accès à Internet, et donc couper court aux velléités de mobilisation. D'après Netblocks, une association spécialisée dans la cartographie des libertés en ligne, moins de 10% des Iraniens auraient eu accès à Internet ces derniers jours, relève Wired.
Les manifestations s'inscrivent dans un contexte de rébellion contre une annonce faite par le gouvernement iranien: une hausse du prix de l'essence de près de 50%. En s'en prenant à l'accès à Internet, l'Iran parvient néanmoins à réaliser une démonstration de force.
Seuls quelques privilégiés, dont le dirigeant Seyed Al Khamenei, pouvaient encore s'exprimer sur Twitter ces dernières heures. Netblocks y voit le blocage le plus important constaté à ce jour. Le seul moyen de communiquer dans une telle configuration? Les appels téléphoniques.
L'Iran est loin d'être le premier régime autoritaire à s'en prendre ainsi à l'accès Internet pour faire taire ses opposants. La Russie a même pris une longueur d'avance en la matière. Le pays a mis en oeuvre début novembre son propre "Internet souverain". Le projet se dédie officiellement à protéger les infrastructures sensibles des cyberattaques les plus dévastatrices. La loi controversée est néanmoins perçue comme une menace pour la liberté d'expression dans le pays.