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Instagram teste la disparition des likes dans le monde entier

Instagram étend une expérimentation déterminante à ses utilisateurs du monde entier.

Instagram étend une expérimentation déterminante à ses utilisateurs du monde entier. - Prateek Katyal/Unsplash

Le réseau social de partage de photos autorisera les détenteurs de comptes dans ces pays à masquer le nombre de personnes ayant aimé leurs publications. L'expérimentation, à l'origine lancée au Canada, s'étend désormais à tous les utilisateurs du réseau.

Ferez-vous partie des premiers utilisateurs d'Instagram à voir disparaître les likes? Le réseau social détenu par Facebook a annoncé ce 14 novembre étendre au monde entier son test de dissimulation des bien connus cœurs rouges en-dessous de ses publications. Jusqu'à présent, cette fonctionnalité avait seulement été éprouvée au Canada, dès la mi-avril, avant d'être élargie à d'autres pays puis aux Etats-Unis, en début de semaine. En France, une petite partie des personnes inscrites sur Instagram devraient voir apparaître cette option.

Un "changement fondamental"

"A compter d'aujourd'hui, nous élargissons notre test de décompte privé des likes au monde entier", note Instagram sur Twitter. Le réseau explique également que seuls les détenteurs pourront voir, s'ils le souhaitent, le nombre de likes que leurs photos et vidéos ont reçues. Leurs abonnés ne verront pas apparaître ce score. Instagram y voit un "changement fondamental" dans son fonctionnement habituel.

En agissant de la sorte, Instagram s'efforce de rendre son réseau plus sain et de le délester de certaines dérives d'ego. Le poids de ces simples cœurs sur la teneur des contenus postés est réel. Une étude conduite en 2018 aux Etats-Unis par le Pew Research Center a montré que, sur les 72% des adolescents du pays à utiliser Instagram, près de 40% se sentaient obligés de ne partager que les contenus à même de susciter beaucoup de likes ou de commentaires.

Ces mêmes likes peuvent également peser sur la santé mentale des utilisateurs assidus d'Instagram. Le très prestigieux Human Computer Institute de l’université de Carnegie-Mellon décèle en la comparaison permanente de sa propre vie et celle a priori idyllique des influenceurs des risques de sentiments de solitude, voire de dépression.

Petit à petit, les réseaux sociaux les plus populaires reviennent sur les fonctionnalités qui ont fait leur succès. Premier à introduire le "like", Facebook devrait lui aussi en faire disparaître le décompte, annonçait début septembre un porte-parole du réseau social. "Si je devais tout recommencer, je ne mettrais pas autant en avant le nombre d’abonnés. Je ne mettrais pas non plus en avant le nombre de likes", avait quant à lui déclaré le créateur de Twitter Jack Dorsey en avril, avant de regretter purement et simplement la création de ces "J'aime". Le PDG de Twitter est d'ailleurs depuis resté fidèle à cette ligne: il a salué en début de semaine le début de l'expérimentation d'Instagram aux Etats-Unis. 

Devenus un moyen essentiel de mesurer le succès et la valeur d'une publication, les likes ont aussi un poids économique. Ils viennent donner le la de la popularité d'un compte, et donc de la rentabilité de tel ou tel influenceur aux yeux des annonceurs. Instagram indique néanmoins réfléchir à un moyen de ne pas entraver leur activité, malgré ce changement de fond.

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech