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Inondations dans l'Aude: pourquoi le système d'alerte du gouvernement n'a pas été activé

Le département de l'Aude a été victime de pluies violentes.

Le département de l'Aude a été victime de pluies violentes. - Pascal PAVANI / AFP

Fin mai, le gouvernement a enterré l'application d'alerte SAIP pour s'en remettre aux réseaux sociaux. Au fil des inondations dans l'Aude, le Safety Check a été activé sur Facebook. Le compte Twitter @Beauvau_Alerte est, lui, resté inactif.

Le bilan des inondations dans l'Aude ne cesse de s'aggraver depuis ce matin. Le dernier fait état de dix morts. Pour tenir les Français au courant de la situation, le Ministère de l'intérieur s'est emparé des nouveaux canaux de communication mis en place pour les situations d'urgence. 

Après avoir enterré l'application SAIP (Système d'Alerte et d'Information aux Populations) le 31 mai, le gouvernement a annoncé s'en remettre aux réseaux sociaux pour diffuser ses alertes. Facebook et Twitter, mais aussi Google, sont censés être mis à profit lors de ces situations exceptionnelles.

Sur Facebook, le Safety Check a été activé ce lundi, aux environs de midi. Le dispositif permet de signifier à ses proches que l’on est en sécurité, aux alentours d'une zone sinistrée par une catastrophe naturelle ou concernée par un attentat. 

#Inondations dans le sud de la France et plus particulièrement sur l’#Aude. Le #Safetycheck de @facebook est activé. N’hésitez pas à le relayer 👉 https://t.co/LIXnaRFma2 pic.twitter.com/GR2gsFTI5J
— VISOV | #MSGU (@VISOV1) 15 octobre 2018

@Beauvau_Alerte reste muet

En revanche, le compte Twitter @Beauvau_Alerte, spécifiquement créé pour diffuser des informations en cas d'"événements graves survenant en France, tels qu'une suspicion d'attentat, une catastrophe naturelle ou encore un accident représentant un danger pour la population", est resté inactif. Le dernier, et second, tweet remonte au 29 mai dernier. Seuls les comptes plus classiques, tels que celui du Ministère de l'intérieur, ont servi de relais au sujet des inondations. 

"Le compte @Beauvau_Alerte n'a pas été utilisé car l’épisode était très localisé et que les canaux de communication habituels ont été mis à profit - la Préfecture, la Mairie, les gendarmes et les pompiers sur le terrain", indique le Ministère de l'intérieur auprès de BFM Tech. "@Beauvau_Alerte correspond davantage à une configuration d'attentat. Si demain des personnes ouvrent le feu dans les rues de Paris, le compte permettra aux gens ayant activé les notifications de recevoir une alerte et des informations en temps réel. En l'occurrence, les inondations se sont produites entre 3 et 6h du matin, et les canaux d’information les plus légitimes ont été activés sur le terrain, par téléphone et en frappant aux portes, beaucoup."

Cette utilisation très partielle pourrait susciter les mêmes critiques que l'application SAIP. Bien plus sévère, Gérard Collomb, alors ministre de l'Intérieur, reconnaissait au printemps dernier que SAIP n'avait "jamais marché". "L'application a montré ses limites", avait-on reconnu à l’époque, avant de la faire disparaître. Les utilisateurs devaient faire la démarche de télécharger l'application, d'accepter les conditions mais devaient surtout la laisser ouverte pour recevoir une alerte en cas de menace ou d'attaque terroriste. En tout, 900.000 téléchargements avaient été comptabilisés. 

Malgré l’échec de sa précédente stratégie, le ministère de l’Intérieur se refuse pour le moment à utiliser les systèmes d’alertes par SMS, déjà utilisés par plusieurs pays étrangers.

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech