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Google offre de l'espace publicitaire à des cliniques anti-avortement

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- - YouTube (Obria Group)

L’entreprise américaine offre régulièrement des espaces publicitaires à des ONG. A deux occasions, elle a proposé de la visibilité à des cliniques soupçonnées de faire de la publicité mensongère.

Une somme de 32.000 dollars en 2011, puis 120.000 dollars en 2015. C’est ce qu’a offert Google (152.000 dollars au total, soit 135.000 euros) au groupe Obria, qui regroupe des cliniques accueillant des femmes enceintes aux Etats-Unis. Comme elle le fait régulièrement, la firme californienne offre de l’espace publicitaire à des organismes à but non lucratif afin de faire la promotion de leurs actions. Des dons dont a profité Obria à deux reprises, comme le dévoile le site du Guardian ce 13 mai.

Induire les internautes en erreur

Interrogé sur le sujet, Google réaffirme que ses dons sont apolitiques et qu’ils peuvent s’adresser “à divers groupes qui représentent différentes causes et différents points de vue”. Mais les règles de l’entreprise stipulent par ailleurs que les publicités diffusées en tête des résultats du moteur de recherche ne doivent pas induire les internautes en erreur.

Or comme le précise The Guardian, les annonces en question suggéraient que les cliniques du réseau Obria pourraient venir en aide aux femmes désirant avorter. Dans les faits, les établissements sont opposés à l’avortement et ne pratiquent que des actes destinés à aider une femme à poursuivre sa grossesse. Les médecins qui y exercent sont également opposés à toute forme de contraception.

D’après le média britannique, les annonces publiées par le réseau Obria étaient toujours en ligne, quelques jours après que le géant américain a été averti d’une possible violation de ses conditions d’utilisation.

Des sites anti-IVG toujours en bonne place sur Google

Cette mise en avant de publicités trompeuses est d’autant plus sensible que depuis de longues années, les militants anti-avortement tentent de se faire une place dans les résultats de recherche de Google, où de nombreuses femmes enceintes sont susceptibles de chercher de l’information.

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Certains n’ont pas besoin de se faire offrir de l’espace publicitaire pour être mis en avant. Ainsi, le référencement “naturel” offre toujours une bonne place au site IVG.net, qui se présente comme une plateforme d’aide destinée aux femmes désirant avorter, mais qui est en réalité dirigé par des militants anti-avortement, comme le révélait Libération en février 2017.

A ce jour, le site IVG.net apparaît en quatrième position lors d’une recherche liée au terme “IVG”, après le portail officiel d’informations sur le sujet, proposé par le ministère des Solidarités et de la Santé.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co