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Google a aspiré les données de santé de millions d’Américains

(image d'illustration)

(image d'illustration) - Sous licence Creative Commons CC0

Google assure que les donnés récoltées pour mettre au point un nouveau logiciel basé sur l'intelligence artificielle étaient "confidentielles". Mais il leur est reproché de ne pas avoir prévenu les patients concernés.

Nouveau scandale dans la gestion des données personnelles. Google a accédé aux dossiers médicaux de millions de patients américains en toute légalité mais sans leur accord, grâce à un partenariat noué avec Ascension, une organisation de santé, a révélé lundi une vaste enquête du Wall Street Journal. Ascension est la deuxième plus grande structure de soin aux Etats-Unis, fédérant 2600 établissements de santé. Notamment 150 hôpitaux mais aussi des cabinets de médecins ou des résidences pour personnes âgées.

"Projet Nightingale" 

En pratique, cet accord permettait de recueillir et d’analyser les données médicales des patients pour aider les médecins à mieux déterminer le traitement à leur administrer. Le tout, grâce à un logiciel basé sur l’intelligence artificielle et créé par Google. Ce projet était appelé “Nightingale” ou “rossignol” en français. Il s’agit surtout du nom d’une infirmière britannique, Florence Nightingale, qui avait utilisé au XIXème siècle les statistiques pour améliorer la qualité des soins médicaux. 

Les données en question concernaient les dossiers d’hospitalisation, les dates de naissance des patients, leur adresse ou encore le compte-rendu des opérations. Une grande quantité d’informations récoltées sans le consentement des patients. Même les médecins travaillant dans des établissements dépendants d’Ascension ignoraient tout de ce projet, selon le Wall Street Journal.

Google tente de rassurer les Américains

L’accord en lui-même n’a rien d’illégal, affirme Google. Car les données exploitées étaient, selon l'entreprise, sécurisées et "confidentielles". Mais ces révélations interviennent dans une période de crise de confiance en les entreprises des nouvelles technologies. Et cette affaire inquiète d’autant plus que le géant vient d’acquérir pour 2,1 milliards de dollars la société américaine Fitbit, qui conçoit notamment des montres connectées “forme et bien-être” permettant de mesurer le nombre de pas ou de calories brûlées. Des données que certains n'ont pas envie de voir consignées dans les petits papiers de Google.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech