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Facebook: les noms d'emprunts autorisés, mais pas l'anonymat 

Facebook voulait imposer aux utilisateurs du réseau social de s'inscrire sous leur nom de naissance.

Facebook voulait imposer aux utilisateurs du réseau social de s'inscrire sous leur nom de naissance. - Joel Saget - AFP

Facebook assoupli sa règle sur le nom que l'utilisateur renseigne lors de son inscription au réseau social. Ainsi, drag queen, kings et transgenre pourront indiquer le nom avec lequel ils veulent être appelés. Mais l'anonymat des membres n'est pas envisagé par Facebook.

Facebook s'est engagé mercredi à autoriser ses abonnés à utiliser des noms d'emprunt après l'indignation notamment, de la communauté transsexuelle.

Jusqu'ici, Facebook exigeait que ses utilisateurs s'inscrivent sous leur véritable identité, au grand dam d'abonnés qui craignaient que leur compte enregistré sous un nom d'emprunt soit supprimé.

Le réseau social basé en Californie s'est excusé pour sa politique en la matière, alors qu'une manifestation était prévue jeudi à San Francisco, conduite notamment par des homosexuels et des transsexuels. A l'issue d'une réunion avec des responsables de Facebook, des représentants de ces minorités ont affirmé avoir trouvé une solution acceptable.

Excuses à la communauté des drag queens et kings, transgenres

"L'esprit de notre politique est que chacun sur Facebook utilise le nom qu'il utilise dans la vraie vie", a souligné un responsable Facebook Chris Cox. "Pour soeur Roma, c'est soeur Roma, pour Lil Miss Hot Mess, c'est Lil Miss Hot Mess", a-t-il ajouté faisant référence aux noms de scène de drag queens qui ont mené la contestation sur Facebook. (voir tweet ci-dessous)

"Je veux présenter mes excuses à la communauté des drag queens et kings, des transgenres, et le groupe plus large de nos amis, de nos voisins, et des membres de la communauté LGBT pour les souffrances endurées", a affirmé Chris Cox.

Pas d'anonymat sur Facebook prévu

"Il est clair que Facebook s'est montré tout à fait désolé et désireux de trouver des solutions pour que chacun d'entre nous puisse avoir sa propre identité en ligne", a concédé a le porte-parole du centre juridique des transgenres (Transgender Law Center) Mark Snyder. La liste des personnes qui souhaitent utiliser des pseudonymes s'étend aux travailleurs sociaux, enseignants, juges et aux victimes d'agression, entre autres, estime Mark Snyder.

Pour autant, le responsable de Facebook défend la lutte de l'entreprise de Palo Alto contre l'anonymat. Extrait: 

"Nous croyons que c'est la bonne politique pour Facebook, pour deux raisons. Tout d'abord, cela fait partie de ce qui rend Facebook spécial, par la différenciation du service avec le reste d'Internet où pseudonyme, l'anonymat, ou souvent des noms aléatoires étaient la norme sociale. Deuxièmement, il est le principal mécanisme que nous avons pour protéger des millions de personnes chaque jour, partout dans le monde, de préjudice réel. Les histoires d'usurpation d'identité de masse, de "trolling", de violence familiale, de taux élevés d'intimidation et d'intolérance sont souvent le fait de personnes qui se cachent derrière de faux noms, ce qui est à la fois terrifiant et triste. Notre capacité à protéger avec succès contre eux avec cette politique a porté sur le fait que cette politique, sur la balance, et lorsqu'ils sont appliqués judicieusement, est une force très puissante pour de bon."

Marc Pédeau avec AFP