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En Corée du Sud, des bracelets électroniques pour ceux qui ne respectent pas la mise en quarantaine

Des passants dans les rues de Séoul, le 12 avril.

Des passants dans les rues de Séoul, le 12 avril. - Ed JONES / AFP

Une application mobile, conçue par le gouvernement, assurait jusqu'à présent le suivi des personnes placées en quarantaine. Mais, à la suite de plusieurs manquements constatés, la Corée du Sud passe à la vitesse supérieure.

La Corée du Sud emploie la manière forte pour endiguer définitivement l'épidémie de coronavirus. À la suite de manquements constatés vis-à-vis des mesures de quarantaine, le pays aura recours à des bracelets électroniques pour surveiller les allées et venues des personnes ayant bravé leur isolement. La décision a officiellement été prise ce 11 avril, relate l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Pour rappel, le pays n'a pas procédé à un confinement total de sa population. La Corée du Sud a en revanche opté pour une stratégie de dépistage massif, pour isoler spécifiquement les personnes infectées. Ces dernières, au nombre de 57.000, étaient jusqu'à présent surveillées par le biais d'une application mobile dédiée. Mais près de 160 d'entre elles ont rompu le couvre-feu, en laissant notamment leur téléphone à la maison, pour empêcher l'application de suivre leurs déplacements.

Une application de suivi

Les bracelets électroniques en question remédieront précisément à cette faille. En se connectant à l'application en Bluetooth, ils donneront la preuve que les personnes isolées sont en permanence à proximité de leur portable... et que les déplacements recensés par l'appareil sont fiables. Le bracelet est par ailleurs censé envoyer une notification si son détenteur tente de le détruire. 

"Après un examen approfondi, le gouvernement a décidé de mettre des bracelets électroniques sur les personnes qui violent les règles d'auto-isolement, en sortant sans prévenir ou en ne répondant pas aux appels téléphoniques", a déclaré samedi le Premier ministre Chung Sye-kyun, selon Yonhap, qui assure avoir pour cela sollicité des experts et "recueilli les opinions de diverses communautés."

Dans le pays, et d'après un sondage lancé par le gouvernement lui-même sur un échantillon réduit de 1000 personnes, 80% des citoyens indiquent être favorables à l'utilisation de bracelets électroniques. Les sanctions infligées pour non-respect des mesures de quarantaine s'avèrent par ailleurs particulièrement lourdes, et peuvent aller jusqu'à un an de prison et près de 7.500 euros d'amende.

La possibilité de recourir aux bracelets électroniques avait été soulevée quelques jours plus tôt par par Yoon Tae-ho, le directeur général des politiques de santé publique au ministère de la Santé, lors d'une conférence de presse. Des bracelets électroniques ont également été distribués à Hong Kong, depuis mi-mars. Mais ils présentent une efficacité très limitée.

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech