"Interdit aux moins de 3 ans": un député veut une nouvelle signalétique sur tous les écrans

Alors que les spécialistes de santé s'alarment du temps d'écran de nombreux enfants, un député Les Républicains appelle à une mesure plus radicale: l'instauration d'un logo "interdit aux moins de 3 ans" à la télévision.

Faut-il réguler plus durement les écrans chez les enfants? Cette promesse d'Emmanuel Macron n'est pas un concept nouveau, mais elle reste délicate à appliquer en l'état puisqu'on peut difficilement connaître l'utilisateur d'une tablette ou d'un smartphone à un instant T. Mais la question mérite néanmoins d'être posée à l'heure où les écrans sont justement responsables de problèmes d'attention ou de compréhension, voire de langage ou d'écriture.

Vers une "interdiction" de la télévision?

Un fléau que le député Les Républicains de la Loire, Antoine Vermorel-Marques, veut prendre très au sérieux. Ce lundi matin sur le plateau de BFMTV, il a exprimé la nécessité de mettre en place une signalétique spécifique sur l'ensemble des chaînes de télévision "interdisant" aux enfants de moins de trois ans de la regarder.

"Mon propos n'est pas dangereux dans le contenu, mais il l'est par l'image," explique le jeune député, "on sait que les images sont nocives."

Pour Antoine Vermorel-Marques, qui regrette notamment que la moyenne de temps d'écran par jour soit d'une heure et vingt minutes pour un enfant de trois ans, l'idée serait surtout d'alerter les parents via cette signalétique.

Le parti-pris : Faut-il interdire les écrans avant 3 ans ? - 08/04

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Néanmoins, le parlementaire parle ici "d'interdiction", alors que les signalétiques d'âge, qui ont pour objectif de "protéger les enfants et les adolescents des contenus audiovisuels", précise le site du ministère des Solidarités, ne sont pas des interdictions, mais bien un indicateur d'âge minimum en dessous duquel un programme de télévision est "déconseillé", et non pas "interdit", contrairement au cinéma où il s'agit bien d'une interdiction. On peut également se poser la question de l'impact concret d'une simple signalétique "Interdit/déconseillé aux moins de trois ans" durant l'ensemble de la journée sur toutes les chaînes, si ce n'est pour une portée symbolique.

Par ailleurs, la signalétique démarre véritablement avec la "Catégorie II" signalant un programme "déconseillé aux moins de dix ans" - la "Catégorie I" correspondant à "tous publics" et n'est donc jamais visible.

Enfin, dès la "Catégorie III" (déconseillé au moins de douze ans), les chaînes de télévision doivent respecter certains horaires (22h, ou après 20h30 certains jours de la semaine et lors des vacances scolaires). Précisons aussi que les systèmes de contrôles parentaux utilisent justement ces signalétiques pour bloquer l'accès à un programme s'il ne correspond pas au public qui souhaite le regarder.

Sylvain Trinel