Des chercheurs inventent un implant capable de traduire les pensées en paroles
C'est une découverte scientifique qui pourrait changer beaucoup de choses. Des chercheurs de San Francisco ont réussi à traduire les signaux cérébraux d’une personne en phrases audibles, révèle la revue du MIT ce mercredi 24 avril. S'il venait à être déployé auprès du grand public, ce système pourrait aider les personnes paralysées à s’exprimer et peut-être même permettre à quiconque d’envoyer un message dicté par la pensée.
Pour capter ces signaux, les chercheurs ont implanté un réseau d’électrodes sur la surface du cerveau. Ils ont mené l’expérience sur cinq patients traités pour une épilepsie et qui devaient déjà subir une opération du cerveau.
Les chercheurs leur ont tout d’abord demandé de lire à voix haute des phrases prédéfinies en anglais, avec une construction simple. Comme par exemple "ne fais pas la vaisselle sale de Charlie" ou "la preuve que tu cherches ne peut pas être trouvée dans les livres".
Le but: identifier grâce aux électrodes les signaux cérébraux responsables de l'articulation des mots. Ils les ont ensuite décodés en y associant les mouvements nécessaires à la prononciation, dans les mâchoires, la langue, les lèvres ou le larynx. Enfin, sur la base de tous ces mouvements, ils ont reproduit lesdites phrases par ordinateur.
Un système à améliorer
Pour l'instant, il est donc nécessaire que le patient parle "vraiment", ou tout du moins articule, pour que l'ordinateur comprenne ce qu'il est en train de dire. Il n’est pas assuré que ce système puisse à terme être utilisé par des personnes qui ne peuvent pas du tout bouger leurs lèvres. C'est toutefois le but que se fixent les chercheurs.
"Notre objectif de longue date est de créer une technique permettant de restaurer la communication pour des patients incapables de parler, que ce soit en raison de problèmes neurologiques, comme les AVC, ou de maladies comme certains cancers", a déclaré Edward Chang, chercheur à l'université de Californie à San Francisco et membre de l’équipe, à l’AFP.
Il existe déjà des dispositifs qui aident les patients à composer des mots lettre par lettre, grâce à des mouvements des yeux ou de la tête. Le célèbre scientifique Stephen Hawking, décédé en mars 2018, utilisait un dispositif spécifique qui lui permettait de choisir des lettres sur un écran à l’aide d’un capteur infrarouge placé sur ses lunettes, détectant d'infimes mouvements de joue. Si le nouveau système n’en est pour l’instant qu’à ses balbutiements, il pourrait bien révolutionner la vie d'un grand nombre de personnes.