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Coronavirus: les fake news prolifèrent sur les réseaux sociaux

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L'inquiétude autour de l'expansion du coronavirus chinois à l'international est un terreau fertile pour les fausses informations. Les réseaux sociaux tentent de limiter leur prolifération, non sans mal.

Une fois de plus, les sujets les plus discutés sur les réseaux sociaux, comme le mouvement des gilets jaunes ou actuellement, le coronavirus, s'accompagnent de fausses informations. En décembre, un “nouveau” coronavirus (une famille de virus qui provoquent des maladies respiratoires) a fait son apparition en Chine, dans la région de Wuhan. L’épidémie a déjà fait 107 morts selon le bilan du 28 janvier, et plus de 4400 contaminés, dont quatre en France et un en Allemagne. La propagation du virus inspire des rumeurs largement relayées.

Un marché d’animaux sauvages… en Indonésie 

Le virus aurait été transmis par une chauve-souris. Malgré le douloureux souvenir du virus du Sras, qui avait fait 800 morts entre 2002 et 2003, les animaux sauvages se vendent toujours sur les marchés chinois. Comme pour le coronavirus, le contact avec les animaux sauvages avait été reconnu responsable de l’apparition de l’épidémie.

Sur les réseaux sociaux, une vidéo en particulier prétend montrer le marché “à l’origine” du coronavirus chinois. Serpents, chauve-souris, rats, chiens… Mais comme l’ont remarqué nos confrères de l’AFP Factuel, la vidéo - partagée plusieurs millions de fois - n’est pas authentique. Grâce à un outil développé par l’AFP, les journalistes ont révélé qu’il ne s’agissait pas d'étals d’un marché à Wuhan mais de clichés provenant de Langowan en Indonésie. 

Des cas de coronavirus à Argenteuil? 

Sur Snapchat, des internautes ont diffusé des captures d’écran montrant un faux tweet de BFMTV qui prétendait que plusieurs cas de coronavirus avaient été transférés à l’hôpital d’Argenteuil. Même si la rumeur n’est pas devenue virale, l’hôpital a tenu à réagir.

“Des gens ont commencé à s’inquiéter et à appeler la mairie d’Argenteuil”, a déploré la communication de l'établissement auprès de BFM Tech. 

“Aucun patient suspecté d’être porteur du Coronavirus 2019 n-COv n’a été pris en charge par les services de l’hôpital”, précise l'établissement sur Twitter.

Un lycée fermé à Reims? 

Autre fausse information diffusée à nouveau sur Snapchat avec un montage grossier: un faux tweet supposé émaner du compte Twitter de l’Education nationale indique qu’un lycée de Reims est fermé pour cause de coronavirus. Le quotidien local L'Union a obtenu une déclaration du rectorat :

"L’académie de Reims dément formellement cette information et tient à rassurer les familles. Dans ce type de situation, l’établissement et le rectorat, en lien avec l’Agence régionale de santé (ARS), se chargent de transmettre les informations."

Twitter, Facebook et Google sur la ligne de front 

Pour empêcher la propagation de ces fake-news, les réseaux sociaux sont sur le pied de guerre. Aux Etats-Unis, les contenus faisant état de doutes sur l’origine du virus - et sur une supposée mise au point aux Etats-Unis - ou sur des remèdes naturels pour le soigner étaient devenus très populaires. 

Mais certains facteurs rendent la modération difficile. Beaucoup de rumeurs sont partagées par l’intermédiaire de groupes privés sur Facebook, rendant leur surveillance plus difficile. Car la modération repose en partie sur les signalements des utilisateurs. Hors sur un groupe privé, où les participants partagent souvent les mêmes opinions, la probabilité qu’un message soit signalé est plus faible que lorsqu’il est publié à la vue de tous. 

Facebook a indiqué au Washington Post réduire la visibilité des comptes à l'origine de fausses informations. Pour YouTube, Google précise que son algorithme privilégie les sources les plus crédibles. Et Twitter explique que les utilisateurs qui recherchent des informations sur le sujet sont invités à consulter le site de l’agence fédérale en matière de protection de la santé publique. 

En France, beaucoup de fake news sont partagées via Snapchat. Contactée, la plateforme n'a pas encore répondu à nos sollicitations. 

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech