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Conflit à la SNCF: Facebook restreint des pages de syndicats de cheminots

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Des comptes Facebook administrés par des membres de la CGT et de SUD Rail ont vu leur activité limitée sur Facebook. Le réseau social ne souhaite pas préciser la raison de cette censure.

Mise à jour du 23/10/19 à 14h30: Contacté par BFM Tech, Facebook reconnaît que l'activité des pages liées à SUD Rail et à la CGT a été considérée "de façon inexacte" comme contraire à son règlement. Le réseau social affirme avoir levé les restrictions, ce que confirme la CGT. En revanche, la page SUD Rail Solidaires fait toujours l'objet de restrictions.

Article original:

Quelques jours après les importantes perturbations de circulation des trains liées au conflit social à la SNCF, deux syndicats de cheminots accusent Facebook de censure sur certaines de leurs pages respectives, a repéré Le Parisien.

C'est notamment le cas de SUD Rail, qui a vu plusieurs de ses pages (dont "SUD Rail Solidaires" et "SUD Rail Paris Nord") faire l'objet de restrictions imposées par la firme américaine, et de la CGT, dont la page "CGT Établissement Traction produit train Paris Sud-Est SNCF" est également concernée. Elles cumulent à elles trois plus de 20.000 abonnés sur le réseau social.

D'après une capture d'écran mise en ligne sur la page "SUD Rail Solidaires", Facebook adresse un message aux administrateurs, les informant que leurs publications n'apparaissent plus dans le fil d'actualité de leurs abonnés, limitant de fait leur visibilité.

"Les actualités de votre page ne sont pas partagées dans le fil d'actualité. Cela peut être dû au fait que certaines activités de votre page ne respectent pas les règles de Facebook", annonce l'entreprise aux administrateurs.

Facebook adresse une sanction différente aux administrateurs de SUD Rail Paris Nord, qui n'ont quant à eux plus la possibilité de partager de liens jusqu'au dimanche 27 octobre.

Interrogés par Le Parisien, les administrateurs de la CGT et de SUD Rail expriment leur incompréhension, face à des sanctions touchant des pages existant depuis plusieurs années, et dont ils affirment contrôler les publications afin d'éviter tout dérapage. Tous pointent également du doigt l'absence de réponses concrètes de la part de Facebook quant à la raison de ces sanctions.

"Je suis d'autant plus étonné de ces sanctions qu'aucun contenu n'a été supprimé depuis samedi, date à laquelle nous avons vu apparaître les premiers avertissements" explique à BFM Tech un responsable de l'une des pages rattachées à SUD Rail.

D'après les syndicats concernés, le réseau social n'a pas précisé quels contenus étaient visés.

Facebook, qui ne souhaite pas évoquer de cas particulier, rappelle à BFM Tech que toute page doit respecter les "Standards de la Communauté". L'entreprise rappelle que sa plateforme est "ouverte à toutes les idées et opinions politiques" et que les pages sont traitées "sans considération de leur orientation politique ou des idées qu'elles véhiculent".

Ce n'est pas la première fois que Facebook est accusé de censure lors de conflits sociaux. Fin 2018, en pleine crise des gilets jaunes, de nombreuses théories de "censure politique" avaient vu le jour sur la plateforme après la disparition de contenus mis en ligne par les militants. Interrogée par BFM Tech, la firme avait assuré ne pas faire l'objet de pressions extérieures et appliquer les mêmes règles à tous les internautes.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co