Tech&Co
Vie numérique

Comment un jeu vidéo permet la diffusion de contenus pornographiques en toute discrétion

-

- - Sous licence Creative Commons CC0

Sur la plateforme de streaming Twitch, des internautes diffusent des contenus piratés en utilisant un canal dédié à un jeu vidéo méconnu du grand public.

Lorsqu'un jeu vidéo ne rencontre pas le succès escompté, il tombe généralement dans l'oubli. Mais pas Artifact, un jeu de cartes du studio américain Valve, sorti en novembre 2018 et boudé par les utilisateurs. Il fait depuis peu reparler de lui: des internautes s'en servent comme couverture pour partager des contenus interdits.

Sur le site Twitch, des millions de joueurs diffusent en temps réel leurs parties de jeux vidéo. Rachetée en 2014 par Amazon, la plateforme de streaming est devenue si populaire que plusieurs ministres l’avaient choisie pour échanger publiquement dans le cadre du grand débat national.

Afin de diffuser une vidéo en direct, chaque utilisateur de Twitch doit renseigner le nom du jeu concerné. Sauf que depuis le mois d'avril, plus aucun internaute ne retransmet de partie d'Artifact. Totalement libre, le canal est désormais utilisé pour diffuser des contenus qui n'ont pas grand chose à voir avec le jeu vidéo en question, en toute discrétion.

Diffusion d'un film sur Twitch ce mardi 28 avril dans la catégorie "Artifact".
Diffusion d'un film sur Twitch ce mardi 28 avril dans la catégorie "Artifact". © Capture d'écran Twitch

Une modération inefficace

Indiquant jouer à Artifact, les utilisateurs retransmettent en réalité des séries piratées comme Game of Thrones, des films comme Shrek et même des contenus pornographiques. Selon nos confrères de Vice, un internaute aurait même mis en ligne la vidéo de l’attentat de Christchurch, commis le 15 mars 2019 par un terroriste d’extrême droite.

Ce mardi 28 mai, de nombreux contenus illégaux étaient toujours diffusés sur la plateforme. D'après les règles d'utilisation de Twitch, les diffusions d'images à caractère pornographique sont interdites. Mais cette modération repose en partie sur les signalements des utilisateurs. Pour l'heure, les outils de détection mis en place par la plateforme ne semblent pas faire preuve d'efficacité. Amazon, propriétaire de la plateforme, n'a pas encore réagi sur le sujet. 

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech