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"Cliquez pour être remboursé": le gouvernement ne remet pas en cause le cashback de la SNCF

Pratique parfois critiquée par les consommateurs en raison de règles cachées et souvent coûteuses, le cashback a toutefois été qualifié de "pratique légale" par le gouvernement.

C'est un message fréquemment affiché après un achat en ligne: "Cliquez-ici pour obtenir votre remboursement!". Ce type de page est lié à un procédé désormais courant sur internet, le cashback. Le principe est simple: rembourser le consommateur d'une partie du montant de ses achats chez certains vendeurs partenaires. Et depuis plusieurs années, SNCF Connect, la plateforme de vente en ligne de billets de train, fait partie de la liste de ces partenaires. 

Les clients de la SNCF peuvent ainsi se faire rembourser une partie du montant de leurs billets. Sauf que comme le précise le site spécialisé Signal Arnaques, en lisant de plus près les conditions de vente, le message invitant à profiter de l'offre précise qu'un abonnement à Webloyalty est nécessaire pour en bénéficier. Et l'abonnement est loin d'être gratuit: 18 euros par mois.

"Pratique légale et courante"

Un achat supplémentaire dont certains clients n'ont parfois pas conscience, et qu'ils qualifient après coup de "pratique commerciale trompeuse". En décembre 2022, le député Philippe Latombe avait ainsi demandé des explications au ministère des Transports pour demander la fin du partenariat entre la SNCF et Webloyalty. 

Et sept mois plus tard, le ministère a finalement publié sa réponse. Pour lui, "le cashback est une pratique légale et désormais courante dans le e-commerce". Le ministère justifie ce point de vue de par le fait que "c'est un mode de consommation de plus en plus utilisé en France, que plus de 6 Français sur 10 disaient connaître en 2019".

"C'est donc un service en plus pour les clients qui le souhaitent. Dans le cadre de la liberté de gestion commerciale dont dispose la SNCF, Oui SNCF s'est associé, depuis janvier 2019, à la société de cashback Webloyalty pour proposer de manière explicite à ses clients certains programmes payants (abonnement mensuel) offrant des réductions à leurs adhérents sur des sites partenaires", ajoute le ministère.

La DGCCRF plus nuancée

De son côté, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) n'est pas vraiment du même avis. En 2019, l'autorité avait en effet abordé le sujet "sous l'angle des pratiques commerciales trompeuses" lors d'un atelier.

Dans les faits, le cashback pratiqué par ces entreprises et leurs partenaires est tout à fait légal. Il comprend toutefois de nombreuses spécificités avec des exceptions: certaines offres ne prennent par exemple pas en compte les frais de livraison dans le montant remboursé. Il est aussi parfois nécessaire, notamment chez Webloyalty, de souscrire à l'abonnement pour découvrir les entreprises partenaires. Interrogé en 2020 par Tech&Co, Webloyalty soulignait toutefois la gratuité des 30 premiers jours afin de tester le service.

Julie Ragot