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Chantage à la webcam: comment s'en prémunir et limiter les dégâts

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- - Flickr (CC, DAVID BURILLO)

Une vaste campagne de chantage à la webcam touche les internautes français depuis le début du mois de janvier. Quelques conseils simples sont à suivre pour y faire face.

L'arnaque est classique mais se distingue cette fois-ci par son ampleur. Depuis le début du mois de janvier, la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr a constaté une recrudescence des campagnes de chantage à la webcam. Leurs responsables menacent les victimes de diffuser des photos ou vidéos compromettantes, prises avec la caméra d'un ordinateur. Les cibles sont invitées à verser une rançon, pouvant grimper à plusieurs centaines d'euros.

Les escrocs rivalisent d’inventivité pour rendre leurs méfaits encore plus réalistes. Certains intègrent à leur message de menaces l’adresse mail de leur victime ou encore l’un de leurs mots de passe, pour montrer qu’ils détiennent des informations personnelles. Plusieurs conseils de la CNIL ou de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) sont à suivre, le cas échéant. 

Ne pas tenir compte du message

Les maîtres-chanteurs spécialisés dans le chantage à la webcam misent sur la panique de leur victime pour lui extorquer de l'argent. Bien souvent, il suffit d'ignorer leurs menaces et leur demande de rançon pour ne pas être à nouveau ennuyé. ’"Aucun cas n'a jamais été signalé jusqu'à présent de victimes qui auraient vu les cybercriminels mettre leurs menaces à exécution", fait savoir le gouvernement, qui a publié un article sur le sujet sur son site spécialisé cybermalveillance.gouv.fr.

Prêter attention à ses identifiants

La réception de tels messages de menaces n'est pas anodine. Elle implique le stockage de l'adresse mail des victimes dans une base de données piratée. A la victime de vérifier, sur le site haveibeenpwned.com, si l'une de ses adresses mail est impactée. Dans ce cas, il est alors impératif de modifier son mot de passe.

Suivre les contenus liés à ses nom et prénom

Dans les rares cas où les responsables de chantage à la webcam mettraient leurs menaces à exécution, un moyen simple existe pour suivre les contenus compromettants publiés à propos de soi. Il s'agit de créer des alertes Google ou TalkWalker associées à un nom et à un prénom. 

Porter plainte

Pour les victimes ayant déjà payé la rançon, la Police nationale recommande de contacter sa banque pour faire annuler la transaction et de déposer plainte. Il faudra alors fournir les captures d’écran des messages suspects. Il est néanmoins impossible de faire annuler une transaction Bitcoin, comme le rappelle à juste titre le compte spécialisé CryptoFR. Or, les rançons sont bien souvent demandées en cryptomonnaies et non en monnaie sonnante et trébuchante. Les adresses associées à des portefeuilles virtuels seront toutefois utiles aux autorités pour suivre les transferts de fonds.

Alerter les autorités

D'autres autorités que la Police nationale doivent être alertées en cas d'arnaque. Parmi elles, des institutions spécialisées dans ce type de menaces, dont la plateforme www.internet-signalement.gouv.fr. Le mail initial, ainsi que tous les messages éventuellement échangés, sont à conserver. Ils seront utiles pour le signalement. La CNIL propose également plusieurs outils pour faire disparaître d'éventuels contenus compromettants diffusés en ligne. 

Dissimuler sa webcam

Face au chantage à la webcam, prendre le problème à la racine peut être une bonne solution. Apposer un simple post-it sur sa caméra fera disparaître toute crainte de voir des contenus compromettants enregistrés puis diffusés en ligne. Une astuce aussi bien recommandée par l'ancien patron du FBI James Comey que par l'expert en respect de la vie privée Mark Zuckerberg. Des entreprises comme Monkeywi ou Cachecam commercialisent des caches webcam rétractables.

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech