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Android: 90% des applications envoient des données personnelles à Google

L'étude des chercheurs d'Oxford porte sur près d'un million d'applications Android, soit le tiers des applications disponibles en 2017.

L'étude des chercheurs d'Oxford porte sur près d'un million d'applications Android, soit le tiers des applications disponibles en 2017. - ARUN SANKAR / AFP

Une enquête menée par des chercheurs de l’Université d’Oxford sur près d’un million d’applications Android se penche sur la façon dont ces dernières stockent et échangent des données personnelles avec Google.

Simple question de modèle économique ou exploitation abusive des données personnelles ? La quasi majorité des applications mobiles Android, le système d'exploitation de Google, partagent des données avec l'entreprise américaine, d'après une étude menée par une équipe de chercheurs de l'Université d'Oxford et relayée par le Financial Times

En tout, près de 90% des 959 000 applications passées au crible tombent dans ce cas de figure. Cela représente près d'un tiers des "applis" disponibles sur Google Play en 2017. Parmi les données partagées, des informations de géolocalisation, liées à l'âge, au genre et aux autres applications présentes sur un smartphone données, mais aussi des "éléments à propos des habitudes de shopping, la classe économique et sociale ou les opinions politiques", d'après l'étude. Autant d'informations mises à profit pour parfaire le ciblage publicitaire. 

"Nous avons constaté que beaucoup d'applications mobiles embarquent des trackers de tierces parties", poursuit l'étude, sans surprise. En revanche, le nombre de tierces parties, des sociétés extérieures ayant conclu des partenariats payants pour un accès aux données, est affiné. Il est de 10 par application Android en moyenne. Près de 20% d'entre elles ont un accord avec plus d'une vingtaine de services tiers. 

Des "permissions excessives"

Si Google, et son empire constitué entre autres de Google APIs, DoubleClick, Google Analytics et Adsense, arrive premier dans la collecte de données via les applications Android, les autres géants du Web ne sont pas en reste. 42,5% de ces apps sont à même de partager des données avec Facebook, qui se place en seconde position. Suivent Twitter, 33,9%, Verizon, 26,3% puis Microsoft, avec 17,9%. 

De quoi faire dire à l'un des responsables de l'étude, Reuben Binns, que de nombreuses applications mobiles Android réclament des "permissions excessives" dans l’accès aux données personnelles. "A travers Google et au sein du Google Play, nous avons des politiques claires et un mode d'emploi à propos de la manière dont les développeurs et les tierces parties peuvent manipuler les données. Nous réclamons de la part des développeurs d'être transparents et de demander la permission aux utilisateurs. Si une application viole nos politiques, nous réagissons", se défend néanmoins Google auprès du Financial Times. 

Fin 2014, une étude réalisée par la CNIL et ses homologues européennes avait estimé que 75% des applications mobiles -iOS et Android confondus- recueillaient des données personnelles. Seules 1200 applications avaient alors été passées au crible.

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech