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Amazon accusé de vendre de nombreux produits avariés

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- - DENIS CHARLET / AFP

Une enquête de la chaîne américaine CNBC évoque une part non-négligeable de produits alimentaires impropres à la consommation sur le site du géant américain.

Peut-on faire confiance à Amazon pour se nourrir? Aux Etats-Unis, la chaîne CNBC ouvre le débat en publiant une enquête dédiée au sujet des produits avariés vendus sur la plateforme américaine. Pour cela, le média s’est appuyé sur des centaines de commentaires, complétés par l’analyse de données établie par une entreprise spécialisée. Les risques sanitaires concernent principalement la place de marché d’Amazon, qui regroupe l’ensemble des vendeurs tiers. Ces derniers sont à l’origine de près de 60% des ventes d’Amazon dans le monde.

Viande, crème et produits pour bébé

D’après les données récoltées par CNBC, 40% des cent produits alimentaires les plus populaires sur la place de marché d’Amazon sont proposés par des entreprises visées par plus de cinq plaintes liées à la distribution de produits périmés. Aucune denrée alimentaire ne semble épargnée. Sont évoqués des paquets de viande séchée, des pots de crème pour café, du thé, ou encore des produits pour bébé.

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Parmi les exemples cités, des lots de portions de légumes bio pour enfant, dont les commentaires font référence à une date de péremption dépassée. Des préparations pour nourrissons de la marque Similac seraient également écoulées trop tardivement, avec des effets potentiellement nocifs pour les enfants. Certains biscuits ont quant à eux été livrés six mois après la date limite de consommation.

Parmi les explications à l’arrivée de produits avariés sur Amazon, CNBC évoque le cas de Starbucks, qui possédait des enseignes dédiées au thé sous la marque Teavana. Si la marque existe toujours, la firme américaine a fermé ses boutiques, bradant de nombreux sachets de thés. Deux ans après la fin de la production, certains sont toujours proposés sur Amazon par des revendeurs peu scrupuleux, malgré une étiquette mentionnant qu’ils ne sont pas destinés à être revendus.

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Plus grave encore, certains produits seraient tout simplement contrefaits, y compris les plus élémentaires. Des packs d’eau de la marque Fiji sont associés à des commentaires évoquant des bouteilles arborant des détails esthétiques différents de ceux des bouteilles de la marque disponibles dans le commerce, ainsi qu’un goût très éloigné de celui de l’eau vendue par Fiji. 

Les marques, victimes collatérales

Contacté par CNBC, Amazon affirme que les ventes de produits périmés constituent des “incidents isolés” qui ne nécessitent pas la mise en place de nouvelles mesures de contrôle. Un porte-parole de l’entreprise rappelle que les systèmes combinent des vérifications manuelles et automatiques afin de donner suite au 22 millions de commentaires reçus chaque semaine, concernant la sécurité sanitaire des produits.

Le laboratoire Abbott, qui commercialise les préparations pour nourrissons de la marque Similac, a constaté que de nombreux produits périmés étaient vendus sur Amazon par des entreprises tierces. Ces failles ont conduit la firme à recommander à ses clients de passer commande directement auprès d’elle.

“Nous avons deux victimes dans cette histoire. Le premier est le consommateur [...], le second est le fabricant du produit, dont la marque et la réputation sont mises en cause, bien qu’il n’ait commis aucune faute” regrette auprès de CNBC un porte-parole de Danone, dont certains produits sont concernés.

En France, le groupe a pris les devants pour certaines de ses filiales, à commencer par le laboratoire Gallia, qui produit du lait infantile. Sur son site Web, il renvoie directement vers sa boutique Amazon officielle, évitant aux clients de se trouver confrontés à des vendeurs inconnus. Pour rappel, seule l’indication “Expédié et vendu par Amazon” permet de s’assurer de ne pas effectuer un achat auprès d’un vendeur inconnu. 

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co