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Adulée par les plus jeunes, l’application TikTok supprime des vidéos de l’Etat islamique

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L'application chinoise de partage de vidéos TikTok a supprimé des comptes qui publiaient des vidéos de propagande de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI). Les séquences auraient rencontré une audience très limitée.

Comme Facebook, l’application à succès TikTok, qui revendique 500 millions d’utilisateurs dans le monde et permet de partager des vidéos de 15 secondes, fait face à un afflux de contenus haineux. Un responsable de TikTok a indiqué à l’AFP que dix comptes avaient été supprimés après avoir publié du contenu lié à l'Etat islamique (EI). "Seule une de ces vidéos avait, avant d'être retirée, un nombre de vues à deux chiffres", a tenu à souligner le salarié, qui a requis l'anonymat.

Une vingtaine de comptes identifiés

Les vidéos montraient, entre autres, des cadavres exhibés dans les rues et des combattants de l'EI armés, selon le Wall Street Journal, qui a révélé l'information lundi. Selon le quotidien américain, les messages provenaient d'une vingtaine de comptes, identifiés par l'agence Storyful, spécialisée dans les informations extraites des réseaux sociaux.

"Les contenus promouvant les organisations terroristes n'ont absolument pas leur place sur TikTok", a indiqué l'entreprise dans un courriel transmis à l'AFP. "Nous imposons une interdiction permanente à tout compte de ce type et à tout terminal auquel il est lié, dès lors que ceux-ci sont identifiés, et nous mettons continuellement en place des contrôles de plus en plus stricts afin de détecter de manière proactive les activités suspectes", a-t-elle souligné.

Le "califat" de l'EI en Irak et en Syrie est tombé en mars, mais l'organisation demeure active dans plusieurs pays au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie, et continue d'inspirer des jihadistes grâce à sa présence sur internet.

"Les messages de l'EI enfreignent les règles de TikTok, mais le volume considérable de contenus (diffusés par l'application) fait qu'il est difficile pour TikTok de surveiller sa plateforme et d'éradiquer ces vidéos", a déclaré Darren Davidson, le rédacteur en chef de Storyful. 

L'application a été empêtrée dans diverses controverses ces derniers mois. En avril, TikTok, accusée de promouvoir la pornographie auprès des enfants, avait été brièvement interdite par un tribunal indien.

Elle avait reçu fin février une amende de 5,7 millions de dollars de l'autorité américaine des télécommunications et de l'internet (FTC), qui lui reprochait de collecter illégalement les données personnelles de mineurs de moins de 13 ans. Des accusations réfutées par l'entreprise, qui dit respecter les réglementations locales.

R.G avec AFP