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À Zanzibar, des drones bon marché permettent de sauver des vies

(Image d'illustration)

(Image d'illustration) - Thibaud MORITZ / AFP

À Zanzibar, la population croît si vite que les habitants s'installent parfois dans des zones dangereuses. Des bénévoles locaux cartographient l'archipel pour repérer les zones constructibles et sûres.

En Afrique, la mauvaise cartographie des territoires est un problème majeur. À Zanzibar, en Tanzanie, le taux de croissance de la population est d’environ 4,5% chaque année. À titre de comparaison, ce taux est de 0,4% en France et de 0,2% en Espagne. En conséquence, les maisons poussent comme des champignons sur l’archipel. Les cartes existantes sont donc rapidement obsolètes.

Pour y remédier, la Zanzibar Mapping Initiative a été créée en 2016. L'association cartographie l’archipel grâce aux images capturées par des drones bon marché, explique la BBC dans un reportage. Des bénévoles locaux se chargent de piloter les appareils. 

"En Afrique, nous ne créons pas d'espace pour les êtres humains", explique Muhammad Juma Muhammad, ministre des terres de Zanzibar. "Pour marcher dans la rue ici, il faut négocier avec les voitures. Nous avons besoin de trottoirs, d'espace pour les enfants, pour les personnes âgées, pour les personnes handicapées."

Repérer les zones constructibles

Grâce aux cartes, il est plus facile d’identifier les terrains constructibles pour y installer les bâtiments sensibles comme les écoles. Le quartier de Kigogodans la ville de Dar es Salam, se situe entre deux rivières. Au total, 70 000 personnes s'y sont installées et ont construit leurs maisons là où il restait de l'espace, y compris sur les berges.

Plusieurs noyades ont été recensées à cause de l'inondation des bâtiments. Et les maladies mortelles comme le choléra sont une menace permanente. S'appuyer sur des cartes pour convaincre les habitants de ne pas s'installer sur des emplacements dangereux permet d'être davantage pris au sérieux, selon un dirigeant local.

La cartographie a également un intérêt financier. "Nous pourrions commencer à taxer les gens sur leur propriété, dans la mesure où nous avons une meilleure idée de qui possède quoi", conclut le ministre Muhammad Juma Muhammad. Par la suite, Zanzibar pourrait vendre ces données à des grandes entreprises du numérique comme TomTom, qui disent avoir besoin d'aide locale pour compléter leurs cartes.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech