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Publicité sur Twitter: un annonceur sur trois s’est retiré depuis l’arrivée d’Elon Musk

Symbole de la frilosité à l’égard d’Elon Musk, une analyse de données du Washington Post montre que plus d’un tiers des annonceurs n’a pas pris d’espace publicitaire au cours des deux dernières semaines.

Certaines entreprises ont d’ores et déjà annoncé mettre en pause leur publicité payante sur Twitter. Ce phénomène, qui fait suite à l’acquisition de l’entreprise par Elon Musk, se vérifie aujourd’hui. Le Washington Post a réalisé une analyse de données sur l’achat de publicité par les plus grands annonceurs de la plateforme.

Et selon le journal américain, des douzaines d’entreprises ont suspendu leur communication payante sur Twitter. Au total, plus d’un tiers des annonceurs traditionnels n’ont pas pris d’espace publicitaire sur la plateforme depuis au moins deux semaines. Parmi elles, 14 figuraient pourtant dans le top 50 des annonceurs.

En Europe, le groupe automobile Stellantis a annoncé mettre un terme à sa publicité sur Twitter début novembre. La raison invoquée est le besoin d’une "meilleure compréhension de l’avenir de la plateforme sous sa nouvelle direction".

Mais la fuite des annonceurs touche l’ensemble des secteurs. Le Washington Post a ainsi pu identifier le fabricant pharmaceutique Merck, le spécialiste agroalimentaire Kellogg, l’entreprise de télécommunication Verizon ou encore la marque de bière Samuel Adams. L’ensemble de ces sociétés n’ont pas contracté de publicité sur le réseau social au cours des dernières semaines.

90% des revenus issus des publicités

Cette réalité donne du poids au changement de modèle économique envisagé par Elon Musk. Alors que Twitter avait réalisé près de 90% de ses revenus grâce à la publicité, le nouveau patron souhaite désormais que les abonnements génèrent la majorité des ventes. D'ailleurs, si les annonceurs fuient, le nombre d'utilisateurs actifs augmentent

Il a pour cela proposé dès son arrivée à la tête de la plateforme que toute personne puisse recevoir un badge de certification contre huit dollars par mois. Cette mesure avait engendré un chaos tel que cette attribution a été reportée d’abord jusqu’au 29 novembre, puis indéfiniment.

Durant la courte mise en place du dispositif, des utilisateurs avaient usé de leur certification payante pour usurper l’identité de personnes ou d'entreprises. Un faux compte de la branche américaine de Nintendo avait ainsi publié une image de son personnage Mario faisant un doigt d’honneur. Des risques pris très au sérieux par les entreprises.

Pierre Monnier