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Elon Musk envisageait de repousser le rachat de Twitter, inquiet d'une "troisième guerre mondiale"

Elon Musk

Elon Musk - AFP

Les avocats du réseau social ont révélé un SMS du milliardaire prouvant, selon eux, que la question des faux comptes n'est qu'un prétexte pour annuler la vente de Twitter à Elon Musk.

Alors que le procès entre Elon Musk et Twitter – fixé au 17 octobre - approche à grands pas, les deux parties continuent de s'affronter par des procédures interposées. L'enjeu pour le réseau social: forcer le milliardaire à acquérir l'entreprise au prix promis lors de son annonce (44 milliards de dollars).

Le patron de Tesla cherche de son côté à faire capoter ce rachat dont il ne veut plus. Officiellement, Elon Musk assure que le réseau social comporte en réalité trop de faux comptes, remettant en cause la part annoncée de 5% de bots sur la plateforme. Fin août, les révélations d'un lanceur d'alerte semblaient d'ailleurs accréditer les arguments du milliardaire. Or, la valorisation de l'entreprise (et donc la valeur de rachat) dépend du nombre de comptes réellement actifs sur la période. La part de faux comptes est donc un élément clé.

Mais Twitter n'entend pas se laisser faire. Le groupe, qui a perdu des plumes en Bourse depuis le début de l'affaire, assure que cette question des faux comptes n'est qu'un prétexte. Pour preuve, un SMS d'Elon Musk brandi par les avocats du réseau social lors d'une audience au Delaware mardi censée statuer sur un éventuel report du procès d'octobre.

"Ralentissons pour quelques jours" a-t-il écrit au banquier de Morgan Stanley Michael Grimes le 8 mai dernier, plusieurs semaines après avoir annoncé le rachat. "Le discours de Poutine demain est extrêmement important. Cela n'aurait aucun sens d'acheter Twitter si nous nous dirigeons vers la Troisième Guerre mondiale."

Pour Twitter, ce SMS est la preuve que le patron de Tesla s'inquiétait davantage des nuages noirs au-dessus de l'économie mondiale et de la protection de ses propres intérêts financiers que de la question des bots. Or, dans ce dossier épineux, Musk ne peut pas se rétracter sans payer une importante indemnisation, à moins de prouver qu'il n'avait pas toutes les informations pour juger clairement de la valeur de l'entreprise. En l'occurrence, c'est bien la question des bots qui pourrait justifier ce refus.

Si la justice estime que l'argument ne tient pas, Elon Musk devra alors verser une indemnisation pour la rupture des négociations, prévue au contrat de rachat, d'un milliard de dollars à Twitter. Mais le réseau social pourrait également obtenir en plus des dommages et intérêts.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business