Tech&Co
TikTok

TikTok: le gouvernement ne veut pas "supprimer la liberté de télécharger" l'application

Experts et politiques s’inquiètent de la percée de l'appli chinoise TikTok et de son utilisation des données personnelles. Jean-Noël Barrot, ministre délégué à la transition numérique, appelle à la vigilance, mais pas à l’interdiction.

Et si après les téléphones des agents de la fonction publique, TikTok disparaissait des téléphones de tous les internautes? Ce n'est en tout cas pas la volonté de Jean-Noël Barrot, ministre délégué à la transition numérique.

Invité de BFM Business, le ministre a réaffirmé la position du gouvernement quant à une interdiction de téléchargement des applications "récréatives" sur les téléphones professionnels des fonctionnaires.

"Beaucoup de données du téléphones sont sollicitées. Il y a un risque de fuite que nous voulons éviter", déclare Jean-Noël Barrot.

"Soyez attentifs"

Mais quid des utilisateurs lambdas? Le ministre appelle davantage à la simple vigilance. "Je dis 'vigilance' dans l'espace numérique en général. Soyez attentif aux conditions générales d'utilisation et aux données transmises. Il faut avoir conscience des fuites possibles quand on accepte les conditions générales", explique Jean-Noël Barrot.

"Il n'est pas question de supprimer la liberté de télécharger sur son téléphone personnel un certain nombre d'applications", affirme le ministre délégué au numérique.

Pour se conformer davantage aux règles de protection des données en vigueur en Europe, TikTok a décidé d'installer des centres de données sur le continent. Une bonne chose selon Jean-Noël Barrot, qui se satisfait de cette annonce "dans l'esprit du RGPD". Le ministre espère que les autres éditeurs, notamment américains, suivront cet exemple dans les temps à venir.

Jean-Noël Barrot indique ainsi avoir bien reçu un calendrier de la part des responsables de TikTok, qu'il juge toutefois trop étendu. "J'aurais aimé que les choses aillent beaucoup plus vite", admet le ministre. Une installation de serveurs dans l'Union européenne qui n'empêchera toutefois en aucun cas les données des utilisateurs français d'être consultées depuis la Chine.

Julie Ragot