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Test de la Garmin Forerunner 265: on a couru le marathon de Paris avec une montre taillée pour la course

Dimanche matin, on s'est élancé des Champs-Elysées pour parcourir les 42 kilomètres et 195 mètres du marathon de Paris. Pour cela, on était équipé d'une montre connectée Garmin qui a affiché un temps légèrement inférieur à celui de l'organisateur Schneider Electric.

Que ce soit la ligne de départ ou la ligne d'arrivée, les coureurs la franchissent souvent la tête baissée. La plupart ont en effet les yeux rivés sur leur montre pour s'assurer de l'enclencher et de l'arrêter au bon moment afin d'avoir le chronomètre le plus précis possible. Dimanche matin à l'occasion du marathon de Paris, on a poussé l'expérience plus loin en s'équipant d'une montre connectée: le modèle Forerunner 265 de Garmin, une marque particulièrement réputée parmi les amateurs de course à pied et même auprès d'adeptes d'autres sports.

Sortie il y a tout juste un an, elle s'adresse aux sportifs pratiquant la course à pied à un stade avancé et affiche un prix variant entre 450 et 500 euros.

Un GPS particulièrement précis

Durant les semaines qui ont précédé la course, on a eu l'occasion de s'entraîner avec cette montre et notamment de la comparer à un modèle antérieur de Garmin, la Forerunner 245 Music dont le prix est moitié moindre. Le premier constat qui saute aux yeux à l'utilisation de la Forerunner 265 est la précision de la trace GPS.

A ce niveau, la Forerunner 245 Music laisse le choix entre quatre options (GPS seul, GPS avec le système de navigation russe Glonass, GPS avec le système de navigation européen Galileo et enfin UltraTrac qui est un mode GPS économique) dont la précision n'est pas parfaite.

Sur des sorties longues, il peut ainsi arriver qu'il manque quelques centaines de mètres à l'arrivée, notamment si le temps était couvert ou qu'une partie du parcours était sous des arbres.

La Forerunner 265 limite drastiquement ce problème, voire même l'élimine puisqu'elle met à disposition de son utilisateur un mode combinant l'ensemble des GPS auxquels s'ajoute le multibande qui, comme son nom l'indique, correspond au cumul de plusieurs bandes de fréquences satellites. La précision du signal est ainsi considérablement renforcée et les distances de course affichées par la montre correspondent bien à celles effectivement parcourues, même dans le cas de sorties longues.

Des statistiques variées

Le deuxième élément qui distingue le modèle récent de Garmin par rapport à celui plus ancien est la richesse des données auxquelles il donne accès. L'éventail des données de la Forerunner 245 Music est déjà large et va de la fréquence cardiaque moyenne et maximale sur une activité à la cadence de course (nombre de pas par minute) en passant par l'évaluation de l'impact d'une activité sur l'entraînement global (ou "Training effect") ou encore les calories consommées et la VO2 max (le volume maximum d'oxgène que notre corps peut consommer par minute et par kilogramme lors de nos meilleures performances). Par ailleurs, il est aussi possible d'obtenir des prédictions de chronomètre sur 5 et 10 kilomètres mais aussi sur un marathon ou un semi.

La Forerunner 265 intègre toutes ces statistiques et en ajoute d'autres comme la puissance de course qui est exprimée en watts et désigne la puissance qu'un coureur applique sur la surface de la route. Elle est calculée à l'aide des données de dynamiques de course, du poids de l'utilisateur, des données environnementales et d'autres données issues de capteurs. "L'utilisation de la puissance de course comme indicateur d'effort convient mieux à certains coureurs que l'utilisation de l'allure ou de la fréquence cardiaque", précise Garmin sur son site.

"La puissance de course peut être plus réactive que la fréquence cardiaque pour indiquer le niveau d'effort, et elle peut tenir compte des montées, des descentes et du vent, ce qui n'est pas le cas de l'allure."
Les montres Garmin permettent aussi de programmer des séances de fractionné dans le volet "Intervalles"
Les montres Garmin permettent aussi de programmer des séances de fractionné dans le volet "Intervalles" © Garmin

Pour finir, les deux modèles permettent aussi de programmer des séances de fractionné dans le volet "Intervalles". Il suffit d'y entrer la distance ou la durée de l'effort, le nombre de répétitions ainsi qu'un temps de récupération entre ces répétitions et il est possible d'y ajouter une phase d'échauffement en amont. Pas besoin de jongler entre les différents boutons de sa montre, l'utilisateur n'a plus qu'à appuyer sur "start" pour effectuer sa séance.

Attention à la fréquence cardiaque

Tous ces outils permettent d'avoir un suivi optimal de sa préparation au marathon. En vue du dimanche 7 avril, on s'est fixé un objectif de 3h30, ce qui correspond à une allure légèrement inférieure à 5 minutes par kilomètre. Le plan est de partir à une allure 10 à 15 secondes plus rapide sur la première moitié de la course afin de prendre de l'avance sur l'objectif. Il nous sera ensuite possible de progressivement consumer cette avance après le 30ème kilomètre lorsque les jambes deviendront lourdes. Sur la ligne de départ avant de démarrer le chronomètre, il faut bien s'assurer que la jauge du GPS est passée au vert et que la montre capte donc votre position afin que toutes les données collectées soient pertinentes.

Le cadran de la montre se partage en quatre données différentes : le chronomètre en haut, la distance parcourue à gauche, l'allure à droite et la fréquence cardiaque en bas.
Le cadran de la montre se partage en quatre données différentes : le chronomètre en haut, la distance parcourue à gauche, l'allure à droite et la fréquence cardiaque en bas. © Garmin

Lors de la course, le cadran de la montre se partage en quatre données différentes : le chronomètre en minutes en haut, la distance parcourue en kilomètres à gauche, l'allure en minutes par kilomètre à droite et la fréquence cardiaque en battements par minute en bas. Pour cette dernière statistique, une jauge avec un code couleur divisée en cinq zones (gris, bleu, vert, orange et rouge) permet de se repérer vis-à-vis de l'effort fourni, le rouge étant synonyme d'effort trop soutenu. Par rapport à nos capacités, notre plan de course exige de se placer entre la fin de la partie orange et le début de celle en rouge. Il est important de rappeler qu'un tel "placement" peut s'avérer risqué à terme et rendre les derniers kilomètres d'une course aussi longue particulièrement pénibles.

Ecart à l'arrivée

Assez rapidement, on se rend compte que la Garmin Forerunner 265 borne à chaque kilomètre avec quelques dizaines de mètres d'avance par rapport aux affichages kilométriques de l'organisateur Schneider Electric. Cette avance de plusieurs dizaines de mètres se mue progressivement en une différence de quelques centaines de mètres. Finalement, on boucle la distance marathonienne en un peu moins de 3 heures 29 minutes et 30 secondes d'après la montre connectée mais en 3 heures 31 minutes et 2 secondes selon l'organisateur Schneider Electric, soit une différence d'un peu plus d'une minute et demie.

Alors, s'agit-il d'un bug du GPS? En réalité, cet écart a probablement été accumulé au gré des slaloms entre les coureurs qui ont petit à petit rajouté des mètres aux quelque 42 kilomètres du parcours, si bien que la distance effectivement courue est plutôt de l'ordre de 42 kilomètres et 500 mètres. Pour obtenir les 42,195 kilomètres du parcours, il faut suivre au plus près la ligne verte tracée au sol sur toute la course. Cela implique notamment de négocier des virages relativement serrés, ce qui n'est pas forcément toujours possible dans une course engageant près de 55.000 participants pour cette édition 2024: un record dans l'histoire du marathon parisien.

LE VERDICT Garmin Forerunner 265
8 / 1O
Un essai particulièrement convaincaint qui donne envie de dépasser le seul cadre de la course à pied

Conclusion

Après plusieurs mois d'entraînement avec la Forerunner 245 au poignet, la transition avec la Forerunner 265 est saisissante. Entre la précision du GPS et la richesse des statistiques produites, la préparation se trouve optimisée. En bref, un essai particulièrement convaincant qui donne envie de dépasser le seul cadre de la course à pied et d'explorer les options de cette montre connectée sur d'autres activités intégrées comme le cyclisme, la natation ou encore la musculation.

Timothée Talbi