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TOUT COMPRENDRE - L'eSIM, la carte SIM dématérialisée qui permet de jongler entre les forfaits

Après avoir été longtemps récalcitrants, les opérateurs français commencent à proposer plus ouvertement des forfaits eSIM. Vous ne savez pas ce qui attend votre smartphone? On vous explique tout.

Les publicités fleurissent un peu plus sur les sites internet des opérateurs qui se mettent enfin à vanter les mérites de l'eSIM. Il faut dire qu’à leur décharge, le marché est désormais aussi un peu plus consistant et mature pour se faire à cette technologie. Smartphones, montres connectées, tablettes… les produits capables d’embarquer ce nouveau moyen de connexion virtuelle sont de plus en plus nombreux.

Avec eux, la promesse d’être connecté en permanence, n’importe où, sans avoir nécessairement besoin d’un smartphone à proximité. Ou pour ce dernier, plus besoin de carte SIM physique et la possibilité de multiplier les numéros de téléphone sur un seul appareil.

• Que signifie eSIM?

eSIM est le raccourci de embedded SIM ou SIM embarquée. Il s’agit d’une sorte de carte SIM dématérialisée intégrée à la carte mère de l’appareil concerné et qui permet de se connecter à un réseau mobile. Elle remplace la carte SIM physique tout en en ayant les mêmes fonctions. Aux États-Unis, Apple a sorti un iPhone 14 qui ne dispose même plus de tiroir pour y glisser une carte SIM et ne fonctionne qu’avec une version dématérialisée.

• A quoi ça sert?

L’eSIM donne la possibilité d’utiliser des objets connectés à un réseau mobile, sans avoir recours à un smartphone pour servir de relais. L’objet (tablette, montre, voiture, etc.) peut alors être relié à internet pour fonctionner, profiter d’avancées technologiques (GPS, mise à jour), mais aussi bénéficier des mêmes atouts qu’une carte SIM classique (appels, messages, connexion mobile…). En revanche, il n’est pas possible de stocker de données sur une eSIM (contacts, photos, vidéos, fichiers, etc.).

• Comment ça marche?

Pour profiter d’une carte eSIM, il suffit de souscrire à un forfait auprès d’un opérateur et de spécifier qu’il s’agit d’un forfait eSIM (sur un appareil compatible évidemment). L’eSIM remplace alors la carte SIM, mais les forfaits sont les mêmes.

Généralement, l’activation se fait simplement en scannant un QR Code fourni par l’opérateur ou le revendeur, puis en suivant la démarche en ligne pour configurer. Il faudra être connecté à internet par le biais d’une carte SIM installée (ou eSIM si vous en mettez plusieurs) ou en Wi-Fi.

Si Orange fut le pionnier, désormais, tous les opérateurs français proposent de l'eSIM (Orange, SFR, Bouygues, Free). Leurs acolytes low cost en ligne s’y sont mis aussi (Sosh, Red by SFR, B&You).

• Puis-je mettre plusieurs eSIM sur un appareil?

Certains appareils comme l’iPhone peuvent installer au moins huit eSIM, mais il ne sera possible de n’utiliser que deux numéros de téléphone en même temps au maximum (1 eSIM + 1 SIM physique avec un téléphone Dual SIM). L’avantage est que les forfaits activés sur les eSIM n’ont pas besoin d’être pris chez un même opérateur. Avoir plusieurs eSIM permet aussi de jouer avec les abonnements: un forfait data intéressant chez l’un, un forfait petit prix pour les appels et SMS chez un autre, ou un forfait pris temporairement à l’étranger.

Si vous avez une carte SIM et que votre appareil est compatible, vous pouvez ajouter un forfait eSIM en parallèle avec un autre numéro (numéro personnel et numéro professionnel, par exemple).

• Quels sont les appareils compatibles?

L’eSIM est intégré à de plus en plus de smartphones Apple, Samsung, Honor, Oppo, Sony ou Google (mais aussi le Fairphone 4 5G). Du côté des montres connectées, l’Apple Watch, la Oppo Watch, la Galaxy Watch de Samsung ou encore la Fossil Gen 5 font partie des modèles compatibles. Il en va de même pour certaines tablettes qui offrent la possibilité de souscrire à des forfaits eSIM.

• Combien ça coûte?

Le tarif dépend de l’opérateur. Le forfait est facturé le même prix qu’un forfait traditionnel. Et "l’ouverture" d’une eSIM fait souvent l’objet d’une facturation d’environ 10 euros pour frais d’activation, le même tarif que celui réclamé pour vous envoyer une carte SIM bien physique. Une sorte d’habitude, serait-on tenté de dire.

Si vous souhaitez activer une eSIM sur une montre connectée, souvent relais de votre numéro de téléphone sur smartphone, pour prendre par exemple des appels ou recevoir des SMS, cela représente un coût supplémentaire d’environ 5 euros à l’image d’une option Multi-SIM. Car il faut au préalable disposer d’un forfait classique chez le même opérateur.

• Est-il possible de transformer sa carte SIM en eSIM?

Oui. Certains appareils disposent d’une fonction de transfert de carte SIM vers une eSIM, sans avoir à passer par un opérateur. Mais il faut pour cela que votre opérateur l’autorise. Le numéro de téléphone attribué à la carte SIM physique sera alors converti en eSIM. Votre ancienne carte SIM sera ensuite désactivée.

• Et si je change de smartphone?

Si vous passez d’un iPhone à un autre iPhone, le transfert peut se faire depuis les réglages de l’appareil dans la partie Données cellulaires. Pour la majorité des smartphones, une eSIM sur un appareil n’est pas automatiquement transférée sur le nouveau. Il faut faire une demande dans son espace client. Il faut surtout bien penser à ne pas supprimer l’eSIM de l’ancien téléphone avant d’être assurée que le numéro fonctionne bien sur le nouveau. La suppression d’une eSIM est définitive. L’action sera à ne pas oublier lors de la revente d’un smartphone.

• Puis-je m'en servir à l'étranger?

C’est souvent l’intérêt principal d’avoir un smartphone compatible eSIM. Il est possible de souscrire aisément à un forfait auprès d’un opérateur étranger sans avoir à courir après une boutique pour récupérer une carte physique. De plus, cela permet de conserver actif en parallèle son numéro habituel et de rester ainsi joignable. Mais cela aura aussi le mérite d’éviter les souvent onéreuses options voyage des opérateurs et d’opter pour une offre plus avantageuse pour de la data seulement ou des appels/SMS en local.

Melinda Davan-Soulas