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Ses actionnaires soutiennent Amazon lorsqu'il fournit la reconnaissance faciale à la police

Des propositions demandant une interdiction, ainsi qu'une étude indépendante sur les usages de la technologie Rekognition, ont été en effet rejetées lors de l'assemblée générale d'Amazon.

Des propositions demandant une interdiction, ainsi qu'une étude indépendante sur les usages de la technologie Rekognition, ont été en effet rejetées lors de l'assemblée générale d'Amazon. - Stéphane de Sakutin-AFP

Malgré les protestations de plusieurs associations, les actionnaires d'Amazon ont refusé de lui interdire la vente de sa technologie de reconnaissance faciale aux forces de l'ordre.

Des propositions demandant une interdiction, ainsi qu'une étude indépendante sur les usages de la technologie Rekognition, ont été en effet rejetées lors de l'assemblée générale du groupe américain hier mercredi 22 mai. Le conseil d'administration du groupe de Jeff Bezos était lui-même contre ces motions présentées par des actionnaires inquiets des menaces possibles pour la vie privée et les droits civiques liées à cette technologie.

Précisément, des actionnaires d'Amazon demandaient dans leur motion que le groupe s'abstienne de vendre sa technologie Rekognition à des agences gouvernementales à moins qu'il soit prouvé de façon indépendante que cela ne contribuerait pas à enfreindre les droits des citoyens. 

Son système d'intelligence artificielle Rekognition lancé en 2016 est capable de détecter et de reconnaître des visages sur toutes sortes de contenus multimédia.

Des difficultés à reconnaître des visages "non-blancs" ?

"Une technologie nouvelle ne doit pas être interdite ou condamnée à cause de mauvais usages potentiels", a fait valoir le conseil d'administration d'Amazon dans des documents préparatoires à l'assemblée générale. De fait, plusieurs services de police testent le système de reconnaissance faciale d'Amazon et que selon la presse, ce dernier l'a proposé à la police aux frontières, susceptible de s'en servir pour surveiller les migrants.

Des enquêtes ont toutefois montré que de tels systèmes sont sujets à erreur, en particulier lorsqu'il s'agit d'identifier des personnes non blanches. Une nouvelle étude, menée par des chercheurs du MIT Media Labs, et révélée début 2019, s'est concentrée sur les performances de Rekognition, l'outil d'Amazon. D'après leurs conclusions, la technologie en question pâtit de lacunes dès qu'il s'agit d'analyser des visages féminins ou de couleur.

Les militants arguent en outre du fait que ces systèmes permettent de constituer une importante base de données d'informations biométriques qui peuvent être utilisées de façon abusive.

Frédéric Bergé avec AFP