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Qu'est-ce que Parler, le réseau social prisé de l'extrême droite et rejoint par Marion Maréchal?

Profil de Marion Maréchal sur le réseau social Parler, prisé par les personnalités proches de l'extrême droite

Profil de Marion Maréchal sur le réseau social Parler, prisé par les personnalités proches de l'extrême droite - BFMTV.com

Plusieurs personnalités proches de l'extrême-droite ont récemment rejoint le réseau social américain Parler, qui se positionne comme une alternative à Twitter, accusé de censure.

"Pour contourner la censure de Twitter, beaucoup d'utilisateurs s'inscrivent sur le réseau social parler.com. Vous pouvez m'y retrouver", écrivait mercredi sur Twitter Marion Maréchal, nièce de Marine Le Pen et ancienne députée du Front National.

Depuis quelques semaines, plusieurs personnalités liées à l'extrême droite sont chassées des grandes plateformes. Mi-juillet, Twitter fermait les comptes de plusieurs figures du mouvement Génération identitaire et YouTube interdisait les chaînes d'Alain Soral et de Dieudonné.

Certains ont décidé de migrer sur d'autres services comme Telegram ou VK, le Facebook russe, quand d'autres ont choisi Parler. Un réseau social similaire à Twitter, plébiscité par l'extrême droite américaine et désormais, française. Il est même décrit par Forbes comme le réseau social préféré de Donald Trump. Son équipe de campagne a d'ailleurs déclaré qu'elle songeait à mettre de côté Facebook et Twitter pour se concentrer sur Parler, censé assurer une liberté d'expression quasi illimitée.

Une aubaine pour ce service créé mi-2018 mais qui gagne seulement maintenant ses lettres de noblesse. A tel point que l'application était au sommet des plus téléchargées dans la catégorie "actualités" de l'App Store et du Google Play Store aux Etats-Unis le 25 juin, a noté Numerama.

"Lisez l'actualité, parlez librement"

Parler est une plateforme gratuite, accessible sur ordinateur et smartphones iOS et Android. Pour s'inscrire, il est obligatoire de fournir une adresse mail, un numéro de téléphone et d'avoir plus de 13 ans. L'âge des utilisateurs n'est cependant pas vérifié, sauf dans le cadre du processus de certification du compte, où il faut fournir une copie de sa pièce d'identiité. Comme sur d'autres plateformes, l'application propose un fil d'actualité et suggère des comptes à suivre.

Capture d'écran de la page d'accueil de Parler
Capture d'écran de la page d'accueil de Parler © BFMTV.com

"Lisez l'actualité, parlez librement" ("Read News, Speak Free") fait valoir le réseau social. Mais personne ne présente mieux le service que son fondateur et PDG John Matze, un Américain de 27 ans:

"Nous, le peuple, ne voulons pas qu’on nous dise quoi penser, nous ne voulons pas être manipulés, et nous voulons que nos données soient privées. Nous rejetons le technofascisme et ceux qui pensent qu’ils sont les seuls arbitres de la vérité. Nous rejetons leurs éditorialistes subjectifs, leurs fact-chekeurs et la censure."

Peu de personnalités françaises se sont pour l'instant inscrites sur Parler, à l'exception de Marion Maréchal donc, et de Jean Messiha, membre du Rassemblement National. Outre-Atlantique par contre, on retrouve le sénateur républicain Ted Cruz, Irish Regan, ancienne présentatrice de la chaîne Fox Business écartée il y a quelques mois, ainsi que Ron Paul, un homme politique Républicain ou encore Sebastian Gorka, ancien conseiller de la Maison Blanche.

Du côté des médias, sont inscrits le Daily Mail, le Washington Times, l'alternative conservatrice du Washington Post, The Epoch Time, un journal d'extrême droite et Breitbart News, suivi par près de 800.000 personnes. Un bon indicateur du nombre d'utilisateurs du réseau social, qui n'a jamais été dévoilé.

Une liberté d'expression quasi totale

Comme tous ses concurrents, Parler fixe des règles à respecter. Le réseau social interdit à ses utilisateurs d'inciter à la haine contre un individu ou un groupe de personnes et conseille:

"Pour être sûr que votre message est acceptable, remplacez l'individu ou le groupe visé par un autre pour voir si c'est acceptable".

Il est également interdit d'utiliser des mots ou des visuels qui suggèrent que des personnes devraient mourir, être attaquées ou être agressées physiquement.

Mais le hashtag "deportallmuslimsnow", que l'on peut traduire par "déportez tous les musulmans dès maintenant", utilisé dans plus de 600 messages, est toujours en ligne alors qu'il va manifestement à l'encontre des règles édictées par Parler. Nous avons signalé plusieurs messages avec ce hashtag qui sont, pour l'heure, toujours visibles.

Capture d'écran Parler
Capture d'écran Parler © BFMTV.com

Tout comme le hashtag "deportillegals" qui appelle à déporter les personnes en situation illégale, toujours en ligne, utilisé dans près de 700 messages.

Les messages considérés comme des "spams" sont interdits. Un problème pris, lui, très au sérieux par le PDG de Parler, qui indiquait à Forbes avoir passé des heures à lutter contre les trolls qui ont envahi sa plateforme. A savoir, des adolescents de gauche qui ont afflué sur Parler pour "troller" les soutiens de Donald Trump.

Toutes les données des utilisateurs sont stockées aux Etats-Unis, assure le réseau social dans un document sur sa politique de confidentialité. Parler affirme par ailleurs ne vendre aucune données à des tiers.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech