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Pour le fondateur de Meetic, il n'y aura pas de Google ou Facebook français et ce n'est pas un drame

Pour Marc Simoncini, "Nous avons un tout petit marché et le marché européen unifié et harmonisé n'existe pas."

Pour Marc Simoncini, "Nous avons un tout petit marché et le marché européen unifié et harmonisé n'existe pas." - Joël Saget-AFP

Dans un entretien aux Échos, Marc Simoncini explique l'absence de géants mondiaux du numérique en Europe par le morcellement du Vieux continent. Il reste optimiste sur l'émergence de champions européens à condition d'éviter d'affronter les Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple) en choisissant des "niches" de marché.

L'absence de Google ou de Facebook français ou européens désole la classe politique mais pas forcément certains entrepreneurs du numérique. "Nous n'aurons pas de Google ou de Facebook français. Nous avons un tout petit marché et le marché européen unifié et harmonisé n'existe pas", explique Marc Simoncini dans un entretien au journal Les Echos.

Fataliste, il est explique à propos de Meetic, la start-up de rencontre sur Internet qu'il a fondée, "nous étions ex aequo avec un Américain qui évoluait dans un pays avec une langue et une seule monnaie, tandis que nous devions, nous, nous imposer dans 13 pays, sept langues et 12 monnaies différentes. Pour atteindre la même taille, nous avons été obligés de surmonter beaucoup plus de difficultés". Le site de rencontre créé par Marc Simoncini a fini par se vendre à son rival américain, Match Group après avoir créé avec lui une co-entreprise pour se partager le marché de la rencontre en ligne en Amérique latine.

Pour Marc Simoncini, les start-up doivent savoir repérer des "niches"

L'entrepreneur reste optimiste quant à la possibilité de voir émerger des champions du numérique. "Tous les marchés n'ont pas un enjeu global comme celui des taxis avec Uber", argumente le fondateur de Meetic qui préconise aux start-up d'aborder des marchés qui passent sous le radar des géants américains.

"Si l'on veut avoir une chance, il faut trouver une niche trop technique ou trop réglementée qui va freiner certains, mais qui recèle tout de même un véritable potentiel", en prenant pour exemple le marché émergent des auto-écoles en ligne. "Nous avons par exemple financé Ornikar, une start-up formidable pour venir disrupter le marché du permis de conduire", explique celui qui a lancé le fonds d'investissement Jaina. Pour lui, il "reste plein de combats à mener qui ne retiendront pas l'attention des géants américains".

F.Bergé