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Panasonic lance un "aspirateur" d'odeurs pour chaussures

Le géant japonais a annoncé cet été le lancement d'un appareil surprenant: une sorte d'aspirateur pour détruire les odeurs de pieds dans les chaussures. Il ne sera vendu qu'au Japon, où les gadgets technologiques pour contrôler ses effluves corporelles essaiment.

Vous connaissiez les téléviseurs et les appareils photo Panasonic? Le géant japonais de l'électronique a annoncé début août le lancement imminent d'un gadget un peu loufoque: un produit destiné à aspirer les odeurs de pieds dans les chaussures.

Le MS-DS100 ressemble à un petit aspirateur portable avec deux embouts. Il fonctionne en le plaçant au dessus de sa paire de baskets, de mocassins ou d'escarpins. On le branche, et la technologie Panasonic, des nano-ions, pénètrent les matériaux des chaussures pour dissoudre les particules odorifères. Il faut compter entre cinq et sept heures d'utilisation.

Aussi farfelue que puisse paraître cette innovation, il semble y avoir une vraie demande pour ce type de produits au Japon. Selon l'enquête menée par Panasonic auprès de Nippons portant des baskets, ils sont 62% à déclarer utiliser des désodorisants pour chaussures classiques, type bombe. Et parmi eux, un sur deux se dit insatisfait du résultat.

Dans la même veine, l'été dernier, le groupe japonais avait lancé un cintre désodorisant pour vêtements qui fonctionne avec la même technologie. Il en produit un millier par mois au Japon. Prix de vente: l'équivalent de 157 euros le cintre.

Le "harcèlement olfactif" condamné

Visiblement, le gadget technologique pour contrôler ses odeurs est tendance au Japon. Konika Minolta, qui d'ordinaire fabrique plutôt des appareils photos, vend ainsi sur l'archipel une sorte "d'alcootest", qui sert à détecter les odeurs de transpiration. Entre 0 et 4, on peut considérer que nos émanations sont "ok" pour notre entourage. À 10, on atteint le niveau "évanouissement".

Tout ces objets sont donc vendus exclusivement au Japon, où on est très sensible sur la question des odeurs. Culturellement, dans l'archipel, ne rien sentir du tout -et donc ne pas s'asperger non plus de parfum- est considéré comme une règle élémentaire de savoir-vivre.

Dans l'univers professionnel, on considère qu'au même titre que les remarques sexistes ou déplacées, faire subir son odeur à ses collègues relève du harcèlement: le "harcèlement olfactif". D'ailleurs des entreprises se sont spécialisées dans les formations professionnelles sur ce thème. Chez Softbank, la maison-mère de Yahoo Japon, 40 employés ont dû en suivre une au printemps pour comprendre d'où viennent leurs odeurs et comment y remédier.

Des scientifiques se sont penchés sur la question des différentes perceptions des odeurs selon les zones géographiques. Ils ont identifié un gène chez les Japonais, présent aussi chez les Coréens et les Chinois, qui fait qu'ils transpirent beaucoup moins que les Occidentaux par exemple. Ce qui explique peut-être que leur nez soient particulièrement sensible.

Nina Godart